Après le Texas, cela faisait un bon moment déjà qu’on
parlait de se refaire un IM ensemble avec Sguigui. On s’était mis d’accord pour
Klagenfurt 2015 et je me rappelle encore comment on avait poireauté chacun de
notre côté devant l’ordi avec la carte bancaire et les codes tous prêts pour ne
pas louper l’ouverture des inscriptions l’année passée, en se tenant au courant
toutes les 10 secondes par What’s App jusqu’à ce qu’on ait les deux la
confirmation que c’était bon ! En principe, c’est une course qui se
remplit super vite, genre en quelques minutes comme Roth, mais cette fois il aura
fallu 3 jours pour être sold out… on aurait largement eu le temps sans stresser
comme des malades. L’hôtel était réservé, le trajet planifié dans les grandes
lignes, y’avait plus qu’à ! Sauf que des évènements récents ont
complètement perturbé notre programme… Guillaume a malheureusement du annuler à
cause du boulot alors que moi-même je n’étais pas sûre de pouvoir ni de vouloir
y aller jusqu’à il y a encore 2 semaines !
Je pense que sans Guillaume et si j’avais été seule,
je n’y serai pas allée. J’avais vu à l’époque dans la starting list qu’il y
avait aussi Julien, un pote du TriSalève. Il devait initialement y aller en
famille puis finalement non, et hésitait aussi à y aller seul, donc c’est tombé
pile poil pour y aller ensemble !
Bref, côté entraînement c’est quasi le néant… même si
j’avais essayé quelques sorties de marche alternée avec des mini-portions de
trottinage, mais que j’avais complètement laissé à l’abandon ces 2 derniers
mois, de même que la nat et le vélo. Pour la faire court, depuis le 1er
janvier : natation 36km en 16 séances (moyenne 2.2km/séance) soit -55% par
rapport à Roth. Vélo 608km en 14 séances (moyenne 43.4km/séance dont la sortie
la plus longue de 72km) soit -30%. Marche 116km en 19 séances (6.1km/séance)
soit -43%. On pourrait presque croire que ce sont les chiffres mensuels, mais
non c’est bel et bien pour toute la première moitié de l’année… Voilà, donc je
n’étais pas du tout prête, autant physiquement que mentalement… Plein d’autres
préoccupations, plein de boulot avec un nouveau poste, plein de trucs à faire,
plein de choses laissées en plan et de retard à rattraper. Jusqu’au jour même du
départ pour l’Autriche « je n’y étais pas » comme on dit, limite si
je m’en foutais, mais bon l’inscription était payée, l’hôtel réservé et les
jours de congé posés… cela aurait quand même été du gâchis de ne pas y
aller !
Jeudi 25 juin
C’est bien la 1ère fois que je m’y prends autant
à la dernière minute. En principe je prépare mes affaires bien à l’avance,
j’amène le vélo chez mon vélociste pour un check-up pré-course, j’achète toute
la bouffe dont j’ai besoin etc… mais cette fois, que dalle : j’ai
tellement peu roulé à vélo depuis le dernier contrôle que je m’auto-persuade
que ce n’est pas nécessaire de le refaire contrôler (bon c’est un peu la politique
de l’autruche, et je me rappelle bien m’être plusieurs fois fait la réflexion
que comme par hasard j’allais avoir un
problème mécanique sur la course, mais bon juste pas le temps et trop la flemme
de l’amener… on y reviendra plus tard !). La poudre malto est restée sagement
à la maison, je n’ai pas assez de barres pour le ravito vélo et, oh sacrilège,
je n’ai même pas été acheter mon paquet de Pitchs que je prends traditionnellement
à chaque triathlon pour les transitions !!! Bref, la cata.
Départ en voiture
vers 10h jeudi matin avec Julien, direction la Carinthie en Autriche en passant par
l’Italie : ça fait 850km de route mais c’est tout de même 2h de moins que
par la Suisse. C’est bon, on a la clim, j’ai une glacière avec mon stock de
coca, on peut rouler tranquille ! Traversée du tunnel du Mont-Blanc, puis
ensuite autostrada pour traverser toute l’Italie d’ouest en est en passant par
la vallée d’Aoste (qui me fait penser à la pub pour le jambon d’Aoste), Milan
(le foot l’AC Milan), Vérone (Roméo et Juliette) et juste à côté de Venise.
On
s’est quand même dit que ce serait dommage de passer si près de la mer
Adriatique sans la voir, donc on a pris une sortie vers un endroit qui semblait
près de la côte et, faisant fi de la voix du GPS qui nous disait constamment de
faire demi-tour, on a atterri à Lido di Jesolo, juste à l’est de Venise, où on
s’est arrêté un petit moment pour aller sur la plage bien touristique et
tremper la main dans l’eau (pas le temps pour y nager)… bref, on a été à la mer
Adriatique lol. Retour sur le bon chemin où on s’arrête juste avant la
frontière pour le repas du soir… on pensait trouver facilement une pizzeria, on
est en Italie quand même ! Ce n’est pas force d’avoir sillonné dans un
petit bled paumé où le seul resto qui existait était fermé…
Pour finir dans un
semblant de restoroute, mais avec quand même des pâtes ouf. Encore un petit
bout de chemin pour traverser la frontière et s’arrêter à Arnoldstein, le 1er
village autrichien qu’on a vu, pour essayer de trouver un hôtel. Il y avait
bien un Rathaus juste à l’entrée mais on a aperçu un panneau un peu design avec
« Hôtel Wellcum » indiqué à 2km donc on est allé voir. Le 1er
truc super space c’était déjà le chemin qui y menait, un truc paumé dans une
sorte de forêt derrière des usines, il venait de pleuvoir et il y avait comme
de la fumée qui s’évaporait de la route, et tout d’un coup un grand bâtiment
aux couleurs bien flashy rose et noir, genre un peu comme une chaîne style
Ibis, qui détonnait complètement dans le cadre. Le 2ème truc étrange
c’est quand on a vu une nana avec seulement une serviette de bain autour d’elle
qui traînait à la réception. On a à peine eu le temps de sortir de la voiture
qu’un employé de l’hôtel se précipite vers nous pour nous dire que c’est un
hôtel que pour les hommes… gné ? ok, peut être un truc gay ? C’était
trop bizzare quand même, mais on a fini par comprendre quand on est retourné au
Rathaus et qu’on a vu l’énorme pancarte sur le parking…
Je ne sais même pas
comment on a fait pour ne pas la voir la 1ère fois alors qu’on
s’était arrêté juste devant LOL. Finalement le Rathaus allait très bien, de
toute manière j’étais tellement crevée que je me suis endormie comme une
souche !
Vendredi 26 juin
Après le petit-déj, on a fait encore 1h de route pour
rejoindre Klagenfurt. Les paysages sont montagneux et ressemblent beaucoup à
l’Allemagne et la Suisse et ça fait un petit moment déjà qu’on longe le lac.
Dans la ville on sait tout de suite qu’on est au bon endroit avec tous ces
panneaux IM. On récupère nos dossards en un rien de temps, il n’y a encore pas
beaucoup de monde au village expo et on a le temps de faire des achats.
J’en profite pour acheter un sachet de poudre energy, des barres et un petit
bidon… il me manque encore les Pitchs, mais je doute fort d’en trouver dans les
stands Powebar ou Orca…
J’adore l’ambiance IM, où on peut se balader habillés
comme des sacs, en t-shirt fluo, short, chaussettes de compression, baskets à
lacets roses etc sans que ça ne paraisse bizarre, vu que tout le monde est
comme ça et que ça semble juste naturel. Ensuite direction « la
piscine » (dixit Julien hahaha) pour un petit plouf. L’eau est super
bonne, même pas besoin de combi, je nage environ 15 minutes juste histoire de
retrouver quelques sensations et les appuis, car ma dernière séance de nat doit
remonter à il y a 3 semaines.
"la piscine" |
Tout va bien, l’épaule droite commence à tirer un
petit peu donc je m’arrête, mais la nage dans le lac est vraiment agréable et
laisse présager du bon pour la course, du moins j’espère ! On reprend
ensuite la route pour Maria Saal, petit village à quelques kilomètres au nord
de Klagenfurt, où se trouve notre hôtel.
Le temps de faire le tour de la place
du village et de manger des Schnitzels dans un petit resto en face de l’église,
puis on rejoint l’hôtel ou plutôt la maison d’hôtes (Pension Plieschnegger) où j’avais réservé un
appartement : nickel, j’ai ma chambre qui fait aussi cuisine mais c’est
tip top, au moins j’ai le frigo sous la main (sous entendu les boissons fraîches
lol).
J’étale toutes mes affaires et me pose comme une grosse larve dans le lit
pour comater le reste de l’après-midi, jusqu’à ce qu’on se décide enfin à
bouger pour aller à la pasta party… qu’on n’a jamais trouvée (ou alors c’était
déjà plié, terminé et rangé à 20h, ce qui semble super tôt ?!?) donc on
s’est posé dans un resto au bord du lac pour une pizza, comme plein d’autres
triathlètes d’ailleurs. La vue y est très belle et d'ailleurs le parcours càp passera par là. Puis dodo, je suis claquée.
Samedi 27 juin
Grasse mat jusqu’à 9h, cool j’ai assez bien dormi,
c’est toujours ça de pris. Après le petit-déj on passe la matinée à préparer
nos affaires et nos vélos. Il fait déjà bien chaud et malgré une petite pluie
annoncée pour l’après-midi, il fera beau demain !
Julien a un problème
avec son frein arrière, on passe donc au bike service du village IM pour le
faire réviser, puis pasta sous la tente alors qu’il commence à pleuvoir… Geek
comme je suis, j’arrive même à trouver du wifi hahaha !
Dépose des vélos et des sacs de transitions au parc dans l’aprèm, aucune attente c’est nickel... en même temps, il fait vraiment pourri...
Dépose des vélos et des sacs de transitions au parc dans l’aprèm, aucune attente c’est nickel... en même temps, il fait vraiment pourri...
Le parc est déjà bien rempli de vélos sous leurs bâches bleues, je repère ma
rangée F3 mais je n’arrive pas à visualiser la trajectoire d’entrée-sortie par
rapport à la natation et au vélo, tant pis on verra ça demain matin avant la
course.
Passage au Lidl de Maria Saal pour faire le plein de coca ; je
trouve même un paquet de Pitchs autrichien, ou du moins qui y ressemble.
Retour
à l’appart où je me mets en mode glandage sous la couette en écoutant de la
musique (« Olive et Tom »… n’est-ce pas Julien !) et en surfant
sur le net, jusqu’au dîner, encore une pizza, j’aurais fait le plein pour 3
mois au moins. 22h, je file au dodo, la nuit va être courte et la pression commence
à monter !
Dimanche 28 juin
Race day ! Réveil pour un petit déj à 5h du
matin… c’est tôt mais j’ai plutôt bien dormi. Dans la salle à manger on croise
un français de Nancy, venu en famille, qui loge dans la même maison d’hôte et
qu’on avait rencontré vendredi. Je n’ai pas l’impression qu’avec Julien on ait
trainé, mais on s’est retrouvé complètement à la bourre, en se garant comme on
pouvait dans le parking complètement plein et en arrivant au parc vélo 5
minutes avant sa fermeture… c’est bien la 1ère fois que je suis
tellement à l’arrache sur un tri ! En principe je poireaute quasi 1h en
combi mais là j’ai à peine pu fixer la sacoche de bouffe et les bidons sur mon
vélo, je n’ai même pas eu le temps de vérifier les pneus et c’est un bénévole
qui me les a regonflés !
Je ne sais même pas à combien de bars, et je préfère
ne pas le savoir. Je glisse un pseudo-pitch dans chaque sac de transition et
enfile ma combi. Même pas le temps non plus de donner mon sac de ravito perso
pour le vélo car c’est trop tard (j’y avais mis 2 chambres à air « au cas
où », même si j’en ai déjà 3 de rechange sur le vélo… on sait jamais, mais
là faudra juste espérer ne pas crever, c’est mon PTSD post-Copenhague qui
refait surface chaque année lol). Julien est déjà parti vers la plage vu que sa
vague part 20 minutes avant la mienne ; il va même louper son départ et
partir avec 2min de retard, purée, encore plus à l’arrache que moi au final. Heureusement
que cette année il ne vise pas la qualif mais seulement faire la course pour le
plaisir !
Natation
Le speaker annonce le départ des filles à 7h12…
tiens, bizarre car dans le programme c’était censé être à 7h15, mais bon ça ne
change pas grand chose au final, de toute manière on est l’avant-dernière
vague, c’est chiant pour moi car ça laisse encore moins de marge pour faire le
cut-off. En principe les féminines partent souvent au début juste après les
pros, mais là c’est tout le contraire ! Le départ se fait du bord, tout
tranquillement. On est environ 300 filles il me semble d’après mes calculs, il
n’y a aucune bousculade, l’eau est super et j’ai vraiment du plaisir à
nager !
Je me trouve même un poisson pilote qui nage exactement à mon
rythme, donc je me cale sur sa gauche pour la suivre et rester en contact
visuel vu que je respire en deux temps à droite ; je vais rester avec elle
jusqu’à presque mi-course où je vais malheureusement la perdre à cause d’un
groupe qui s’est intercalé entre nous. Après je vais nager quasi seule pendant
1km, je vois des nageurs à 50m devant moi, un autre groupe très à ma droite et
quelques uns sur ma gauche, mais personne à mes côtés et pourtant j’ai
l’impression de tracer droit. Pas grave, je continue tranquillement, pas de
douleur aux épaules, j’allonge un max en économisant les jambes. Puis on arrive
dans le fameux canal que je redoutais, ayant eu des échos plutôt mauvais style
eau trouble et odeur d’égout… mais pas du tout ! J’y ai trouvé la nage
super rapide, presque comme en bassin, probablement du fait de la faible
largeur et du peu de profondeur ; l’eau était un peu trouble mais pas
d’odeur particulière. C’est vraiment la nat que j’ai préférée sur un triathlon
et pourtant c’est celle où j’ai (de très très loin) le moins
d’entraînement ! Dernier pipi avant la sortie après 1h13… même temps qu’à
Roth, bref, nickel.
La transition jusqu’au parc me semble bien
longue ; croque dans le pitch autrichien (mmhh pas mal, ça fait
l’affaire), enfilage de manchettes et encore tout le parc à traverser avec les
chaussures à cales en poussant le vélo, qu’est-ce que c’est long de dieu !
Bien entendu, vous l’aurez bien compris, je n’ai absolument pas eu le temps de
reconnaître la trajectoire plus tôt le matin…
Vélo
J’avais zieuté le profil du parcours avant la course,
et même imprimé en grand sur une feuille, mais une fois sur mon vélo,
impossible de me rappeler des détails ! ça reflète bien à quel point je ne
me suis pas préparée pour cette course, complètement la fleur au fusil !
La seule chose dont je me souvenais c’était qu’au début il y avait du plat puis
ensuite 2 grosses montées (mais à quels kilomètres ?!) entre plusieurs
petites montées, et les 15 derniers kils plus ou moins en descente.
Bref, il
fait beau et pas trop chaud, le revêtement est nickel et les paysages me
rappellent beaucoup Roth et St-Pölten ! Comme d’hab je me fais dépasser
par plein de monde, mais c’est beaucoup moins dense que sur les autres courses
vu qu’on est parti tard. Rien de particulier sur la première boucle, je pédale
mais n’imprime pas grand chose… je n’arrive même pas à retenir les noms des
villages qu’on traverse; les 2 montées sont quand même bien vicieuses, surtout
la 2ème que je monte à environ 5 à l’heure à 20 rpm au max, malgré
que je sois tout à gauche !
Vers la fin de la boucle je me fais doubler par le
1er pro. Je passe les 90 bornes en 3h40 et je me redis encore une
fois qu’un half aurait été pas mal non plus, car je vais complètement exploser
sur le 2ème tour, comme d’hab à cause du manque d’entraînement. Les
triathlètes se font plus rares et je pédale quasi seule pendant de longues
périodes ! Les montées se font vraiment difficiles, j’ai mal aux cuisses
et les trapèzes tiraillent, mais les descentes sont super, à donf sur le grand
plateau.
Vers le 135ème km je veux repasser sur le moyen plateau…
clic clic, la main gauche clique « dans le vide », je ne sens pas la
résistance habituelle des changements de plateau… je retente, ça clique
toujours dans le vide et je reste coincée sur le grand plateau !!!
Mais c’est quoi ce bordel !!! C’est le dérailleur avant qui est bloqué ?
J’en étais sûre que ça allait arriver, comme par hasard sur la course où je n’ai
pas fait contrôler mon vélo avant… je l’avais même dit à Julien que c’était ce
que je redoutais le plus, un problème technique ! Le changement des
pignons se fait sans problème mais que dalle pour les plateaux… je m’arrête et
place manuellement la chaîne sur le moyen, je recommence à pédaler, ça fait un
bruit d’enfer avec le frottement de la chaîne, comme s’il y avait une
résistance… est-ce qu’on peut pédaler avec une chaîne comme ça pendant 40
bornes ou bien est-ce qu’elle va péter ? Aucune idée, mais de toute
manière je n’ai pas le choix, quelques minutes plus tard elle repasse sur le
grand plateau… j’essaie de la remettre sur le moyen mais elle revient toujours
sur le grand… quelle merde, il me reste 40 bornes, dont la 2ème
montée de la mort qui tue où j’en avais trop bavé lors du premier tour sur le
30x30, et là je vais devoir la faire sur le 50 !!! Mais comment je vais
faire de dieu ? Et ben la réponse est simple, après quelques centaines de
mètres à 2 à l’heure en forçant comme une malade sur les pédales, j’ai fait
comme le mec devant moi, j’ai déclipsé et j’ai terminé le reste de la montée à
pied… Je me suis rappelée du CR de Turtle qui racontait qu’il avait également déclipsé
et fait la montée en marchant en crabe, ça m’a un peu réconforté intérieurement
même si ça me faisait royalement chier cette histoire de dérailleur…
Heureusement que la fin est en descente ou au moins à plat ; j’ai pu
terminer tant bien que mal, avec des moments où j’avais un croisement de chaîne
complètement indécent style 50x30 qui faisait un bruit pas possible, rien à
battre, ras la patate, vivement que ce foutu vélo se termine! Finalement au
bout de 7h51 j’en finis avec ce calvaire… je pense avoir perdu plusieurs
minutes entre les deux arrêts et la montée à pied, sans parler de toute
l’énergie que j’y ai laissée au passage !
Marathon
J’avais quitté le parc avec ma rangée de vélos
pleine, et je la retrouve exactement comme ça à mon retour, je dois même
écarter les 2 vélos autour de ma place pour pouvoir y accrocher le mien. Petit
arrêt pipi, enfilage de baskets, morse dans le pitch ; le ciel est nuageux
et je décide de ne pas mettre la visière. Je récupère ma bouteille d’eau et
c’est parti pour le marathon ; il n’y a aucun panneau indicateur et je ne
sais pas par où aller, donc je marche un peu au pif… heureusement c’était le
bon chemin. Il recommence à faire soleil, mais la température reste plus que
supportable, genre 26°C au maximum de la journée, juste la météo parfaite.
D’après nos calculs, Julien devrait être entrain de terminer sa course et vu
que le parcours est en 2 boucles, je sais que je ne vais pas le croiser. Cette
fois-ci je décide de tenter quelques portions de trottinage d’hippopotame, mais
je me limite à 50 pas maximum et j’essaie de les placer de préférence à des
endroits où il y a de l’herbe ou du sol plus mou que le bitume… mais y’en n’a
pas beaucoup. Bref, je le fais un peu au feeling, rien de calculé, mais pas
trop non plus vu que ça fait plusieurs mois que je n’ai plus trottiné donc je
ne voulais pas bousiller le peu qu’il me reste de jambes.
J’ai passé le 1er
tour à essayer de trouver un forumer français de la Pasta Party, pseudo
Benboost, dont je connaissais juste le numéro de dossard. Donc mon
« jeu » était de scruter les numéros des triathlètes que je croisais
et ça a bien fait passer le temps, jusqu’au km 18 après le passage dans le
centre ville, où je le croise enfin « hééééé Benoît ! »
« salut Michèle ! ça va ? bien ou bien ? »
hahaha ! Lui était sur son 2ème tour et allait donc bientôt terminer
sa course. A la fin de la boucle on repasse au bord du lac vers le village IM
et là je vois Julien posé au bord du parcours ; on discute en marchant un
petit bout puis je repars sur la portion le long du lac. Il y a moins de monde
sur le parcours, et je commence à trouver le temps long. Les genoux morflent un
peu, ainsi que derrière le genou droit où je ressens à certains moments des prémices
de crampe, c’est bizarre car je n’en ai en principe jamais. J’essaye de prendre
des trucs salés à manger lors des ravitos : ce sera le plus souvent des
morceaux de pain style « délices » qui passent assez bien, en
alternance avec des morceaux de bananes, tip top, pas de fringale. Vers le 30ème
km je me retrouve à marcher avec une triathlète et on commence à discuter
ensemble : Elisabeth, une américaine qui vit à Londres et dont c’est son 1er
IM. Elle trouve qu’il n’y a pas beaucoup de monde sur le parcours, et ça l’a
bien fait marrer quand je lui ai dit que je m’étais retrouvée pendant pas mal
de temps complètement seule au monde en
vélo, car elle avait ressenti exactement la même chose ! Elle finit par
recommencer à trottiner et du coup prend un peu d’avance sur moi, même si je la
garderai presque tout le temps en visuel. De retour vers le village IM je
recroise Julien, il me reste la boucle de 10km vers le centre-ville qui est
beaucoup plus calme que la 1ère fois. Le speaker qui faisait
l’animation n’est plus là mais je me marre quand même toute seule en repensant
au premier tour quand il m’avait demandé d’où je venais :
« Schweiz » et ensuite « Wie geht’s ? » et que je lui
ai répondu « Genf » tellement j’étais sûre qu’il allait me demander
de quelle ville en Suisse ! La honte, au moins, ça aura fait marrer tout
le monde et moi aussi. Je commence vraiment à trouver le temps long, la nuit
est tombée et certains endroits sont presque dans le noir total ; il
reste très peu de monde sur le parcours mais il y en a encore quand même
plusieurs derrière moi. Je rattrape Jennifer un peu avant l’arrivée et je lui
dit que c’est bon, elle va être finisher ! Plus qu’un kilomètre, Julien me
dit qu’il me retrouve à la sortie après la finish line, j’entends la clameur
monter, la sono à donf, mhhh ça sent bon, j’adore ces moments c’est que du
bonheur, je vois l’arche d’arrivée et les gradins encore remplis de monde, je
tape dans les mains des gens et du speaker avant de passer la ligne :
petit coup d’œil au chrono 15h59’25, moins de 16h par les poils du cul lol !
Je retrouve Julien qui avait terminé il y a plus de
5h : entre temps il aura eu le temps de manger, se doucher, se faire
masser, remanger, aller faire du shopping aux stands, jouer à des parties de
tank sur son natel, faire la sieste etc… On se pose un moment dans la tente où
il ne reste quasi plus rien à bouffer… eh ouais, je n’avais qu’à pas terminer
aussi tard ! Au moins y’a du coca light donc ça va.
Je croise Jennifer et
on discute un petit moment, j’adore ce genre de rencontres sur IM, on s’est
boosté mutuellement sur la càp, elle m’a dit que ça lui a fait un bien fou
d’avoir quelqu’un à son écoute quand elle avait eu besoin de parler, bref une
belle rencontre. On ne n’éternise pas et on part récupérer les bikes et les
sacs, en apercevant même le feu d’artifice de clôture depuis le parking.
Retour à l’appart, douche, coca, internet… j’ai une
grosse envie de salé mais je n’ai que des barres sucrées, tant pis, je devrai
patienter encore quelques heures avant un bon gros petit-déj à l’allemande. Le
temps de packer nos affaires et on reprend déjà la route pour rentrer ;
traversée de l’Italie dans le sens inverse, le voyage passe super vite, avec
seulement une petite pause et un arrêt déjeuner dans un restoroute où oh
miracle il y avait un Burger King ! D’ailleurs on n’était pas les seuls à
avoir la même idée, au vu des quelques t-shirts finishers qui y mangeaient.
Petit moment de délire vers le tunnel du Mont-Blanc où avec Julien on s’est
amusé à reconnaître des dessins animés Disney en écoutant les musiques (la
belle au bois dormant, les aristochats, le livre de la jungle, peter pan,
bernard et bianca pour lui… et pocahontas, mulan, blanche neige, pinocchio,
cendrillon pour moi).
Bravo, vraiment bravo malgré un vélo qui a voulu te jouer un tour de cochon. Une bonne préparation pour Kalmar et un nouvel exploit à venir. Félicitations Doc, je penserai à toi dans l'Izoard si je parviens à dérouiller mon maudit pied. Ton CR est parfait, comme toujours et donne envie de dévorer des Pitchs. Bises.
RépondreSupprimerLefloch
merci Philippe! mange un Pitch au sommet de l'Izoard pour moi alors :-) courage à toi, c'est une très belle course qui t'attend! biz
SupprimerAh mais excellent ce CR et trop forte Michèle ... le prochain tu tentes quoi ? à jeun ? en apné ? en vélib ? J'admire la volonté que tu as pour terminer ce genre d'épreuve avec si peu de prépa.... bravo à toi !!! Bonne récup ;-)
RépondreSupprimermerci beaucoup Steph! pour les prochains, j'aimerais vraiment pouvoir enfin en refaire un en courant "normalement"... en courant tout court même :-) je garde espoir!!
SupprimerBravo Michèle ! Hésites pas à m'embarquer dans une "vilaine" aventure comme celle ci ... Bises du 38... Julien T.
RépondreSupprimermerci beaucoup Julien! comment ça se passe dans ta nouvelle région? bien j'espère! Tu penses refaire un IM en 2016? car moi je cherche aussi lol biz :-)
SupprimerOui Michèle, tout baigne. La famille est très heureuse en limite Drôme. J'ai fait le choix de m'entrainer sans objectif particulier cette saison le temps de prendre nos marques dans notre nouvelle région. Mais l'envie est là pour 2016 ! Reste à définir l'objectif.
RépondreSupprimertop, tiens-moi au courant toi aussi si tu t'inscris sur un IM! sauf Embrun ou les trucs de tarés à trop haut D+ LOL
Supprimerje voulais de tes nouvelles..et ben...je suis servi....je ne viens pas les mains vides..puisque j'ai également remis le couvert avec le tri de l'alpe d'huez dont nous avions parlé...Bravo pour ta course!!!! David
RépondreSupprimersalut David! sympa d'avoir aussi de tes nouvelles, trop cool et bravo à toi pour le tri de l'Alpe! pour le moment les tris à fort dénivelé je n'y pense même pas, mais pourquoi pas dans quelques années... si j'arrive un jour à vraiment reprendre correctement :-) et toi, tu n'as plus aucun souci avec tes blessures?
Supprimercoté blessure ca a l'air d'aller...faut dire que j'ai laisser le temps faire son oeuvre...quasi deux ans sans course à pied...en tous cas je ne sais pas comment tu parviens à boucler un IM avec si peu d'entraînement! encore bravo!
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