Déjà la
toute première question fut : mais c’est où Boulder ??? Aux States ok,
mais dans quel état et plus ou moins à quel endroit géographiquement ?
Ahhh, au Colorado ! Pour moi, autant Houston me faisait penser à Tom Hanks
et Apollo 13, autant pour le Colorado c’est alors tout de suite Dr Quinn femme
médecin… super les références LOL. Bref, le choix de cet IM tient du hasard de
calendrier : il fallait une course qui tombe sur la 1ère partie
d’août où je pouvais facilement poser des vacances très à l’avance et donc
pouvoir m’y inscrire sans problème, et de la liste IM il n’y avait que celui-là
qui correspondait et qui remplissait également les autres critères, à savoir
pas trop de dénivelé et un cut-off à 17h.
Du coup,
inscription pour Boulder en janvier, c’est parti mon kiki, motivation à donf au
taquet, mais comme d’habitude les imprévus ont surgi : grosse charge de
travail inattendue qui a entrainé une énorme fatigue (comme je n’avais jamais
eu encore !) douleurs fluctuantes aux périostes etc… tout cela a donc
complètement réduit mon entraînement à proche du néant. En plus de cela, les
douleurs aux genoux qui auront nécessité près d’une vingtaine de séances de
physio jusqu’en mai pour régler à peu près le problème (dont la source n’est au
final toujours pas claire… il y avait effectivement à l’IRM une fissure du
cartilage de la rotule, mais pas du tout à l’endroit qui me faisait mal). A 6
semaines du tri, j’étais en train d’écrire à l’organisation un mail de
désistement… puis je me suis rappelée que j’avais pris l’assurance annulation
lors de l’inscription et, en allant revérifier les conditions j’ai vu que je
pouvais me faire rembourser les frais même après la course au cas où je ne pourrais y prendre part. Du coup je n’ai pas envoyé le mail en me disant que
j’allais voir comment ça évoluera et que je déciderai au dernier moment si je
prenais ou non mon bike, vu que de toute manière j’allais quand même partir en
vacances là-bas.
Durant
le dernier mois et demi j’ai réussi à reprendre un peu le sport avec des
séances « assez régulières » de natation et vélo (par là, comprendre
1 à 2 fois par semaine), sans me blesser d’avantage et donc j’ai décidé de
tenter le coup. L’entrainement depuis janvier se résume à : natation 42km
en 18 séances (2.3km/séance) soit + 17% par rapport à Klagenfurt 2015, mais ça fait
au final que 6km de plus en 7 mois… peanuts quoi LOL. Vélo 519km en 11 séances
(moyenne 47.2km/séance dont la sortie la plus longue de 70km) soit - 15%.
Marche 0km, nada, null, zero, niet, pas une seule séance… ça c’est quand même
mon record absolu !!!
Départ
en avion pour Denver, Colorado avec une semaine de road-trip en faisant une
boucle à travers l’état pour visiter notamment de très beaux canyons et petites
villes sympathiques : Glenwood Springs, Grand Junction, Gunisson, Colorado
Springs etc.
Vendredi
5 août
Direction
Boulder qui se situe à environ 50km au nord-ouest de Denver. L’hôtel Boulderado
est à environ 500m à pied du village IM et de l’arrivée, emplacement bien
stratégique et confortable qui permet de faire tous les trajets à pied, c’est
tellement plus pratique ! On arrive vers midi, direction le village pour
la récupération du dossard.
Aucune attente lors le check-in, c’est fluide, ça
déroule, on voit que c’est une organisation bien rôdée avec plein de bénévoles
très sympathiques.
Le sac est super sympa, complètement différents des
sacs-à-dos que j’avais eu jusqu’à présent, car c’est un sac de style sac de
coursier cycliste, ça change et c’est top !
Ensuite petit tour par la
boutique IM pour faire péter la carte bancaire, c’est une fois par année donc
on se fait plaisir, y’a des fringues assez chouettes !
Le briefing n’étant
qu’à 14h, on cherche un resto pour aller manger. Le centre-ville est super
sympa avec sa rue piétonne avec plein de restaurants, boutiques et animations. Y’a
du choix mais finalement on reste sur des valeurs sûres avec une pizzeria…
faudrait pas se chopper une indigestion juste avant la course quand même. Puis
retour au village pour écouter le briefing censé être obligatoire, mais aucun
contrôle des présences sur place. Les américains ont une manière de présenter
le briefing que même si on connaît les règles par cœur, c’est toujours
captivant à écouter ! Finalement la fin de la journée sera tranquille avec
le montage du vélo, en remarquant que la manette gauche des vitesses est
tordue, et que les vitesses sautent quand je les passe… arf…
Samedi 6
août
Bonne
nuit de sommeil, c’est top. La matinée est passée à préparer les sacs, puis
direction le bike repair au village pour les petits problèmes sur mon vélo.
Nickel en 1h, le temps d’aller reconnaître la T2 et d’y poser le sac run, c’est
tout réglé !
On part donc en voiture jusqu’au Boulder Reservoir, un petit
lac au à quelques kilomètres au nord de la ville, où aura lieu la nat, pour y
déposer le bike. Check hyper rapide, aucune attente.
Ce que je craignais pour
cette course, au vu de ce que ça avait donné au Texas, c’était surtout la
chaleur, car pendant tout le mois avant j’avais consulté assez régulièrement la
météo et c’était constamment toujours toujours toujours du grand soleil avec
des températures à 35°C ou plus !!!
Mais incroyable, il y a eu une baisse
drastique de la température le vendredi à moins de 25°C, on était même en pull
et jeans ! Un peu plus chaud aujourd’hui vers les 26-27°C puis remontée
dans les 30-31°C prévu pour le jour de la course, ce qui est chaud, mais qui
reste quand même bien 5 degrés de moins que la norme ! On a tellement de
chance là-dessus ! Ils annonçaient également des orages, mais mis à part
quelques gouttes légères, on sera épargné également ! Comme quoi, les
conditions de courses sont vraiment imprévisibles, et là on a vraiment du bol.
Reste de la journée tranquille, je suis quand même crevée sans avoir fait grand
chose (bon, y’a quand même eu une semaine non-stop de road trip sans temps de « repos »)
et je m’endors même lors d’une petite sieste l’après-midi. Le stress monte un
peu mais ça va, je me sens un peu détachée et ne le ressens pas trop.
Dimanche
7 août
Réveil à
3h30… brrrr, pas envie ! Direction T2 où on embarque dans des mini-bus
pour rejoindre le Reservoir, exactement comme à Wilmington !
Sur place je
vais vite contrôler une dernière fois le bike et gonfler les pneus.
C’est
bizarre, je n’ai plus trop de souvenirs de ces moments, je me rappelle qu’une
bénévole m’a marqué avec un feutre au niveau du bras et du mollet, avoir été
aux chiottes, puis mis tranquillement la combi et été me placer vers le panneau
1h-1h15 en attendant l’heure.
Mais je n’arrive pas à me souvenir des détails
exacts comme sur certaines autres courses, comme si l’esprit était embué. On
entend soudain l’hymne national puis la chanson «Titanium » à fond les
enceintes, ça par contre je m’en souviens très bien LOL. Et à 6h20, départ !!!
Natation
C’est un
rolling start donc départ progressif en fonction d’où on s’est placé dans la
foule (plusieurs panneaux avec les temps indicatifs), aucune bousculade, aucune
baston, rien ! L’eau est bonne, je pose ma nage, tranquille, pas de vague,
pas de courant, des gens autour mais sans te foncer dessus (excepté quelques
fois mais ça n’a pas duré longtemps). Je me surprends à apprécier le moment,
une des natations que j’ai le plus apprécié ! Excepté le moment où je
pensais qu’on était à l’arrivée mais en fait il restait plus d’1.5km… aïe !
Finalement, la vraie arrivée est là, je sors en 1h12 sans avoir forcé (et sans
savoir le chrono à ce moment-là), c’est vraiment cool car je suis bien, première
étape finie, c’est maintenant que les choses vont se corser.
Transition sous la
tente où une bénévole m’aide avec mes affaires. Morse obligatoire dans le pitch,
ou plutôt je l’engouffre en 2 bouchées. En sortant de la tente je passe sous
les mains d’un bénévole qui me met de la crème solaire sur les épaules et les
bras (j’ai bien appris la leçon avec le Texas !) par contre, vu que j’oublie
toujours quelque chose sinon ce n’est pas drôle, là j’avais complètement oublié
de me mettre de la crème sur les jambes avant d’enfiler la combi, du coup j’ai
choppé des monstres coups de soleil aux cuisses !!!
Vélo
Je
récupère le bike puis on doit faire un bout à pied et monter une pente avant de
pouvoir monter dessus. Le ciel est couvert et il ferait presque frais à cette
heure-ci, d’autant plus mouillé ! Le parcours est en deux partie :
une première d’environ 30 bornes où il y a 2 montées, puis ensuite une boucle
de 70 bornes à faire 2 fois, avec également des montées, mais dont la partie
finale est censée être en descente/plat et « super fast » d’après ce que j’avais
pu lire sur Slowtwich… ce que je ne comprenais pas vraiment vu que sur le
profil on voit bel et bien que ça remonte sur les 20 derniers km pour rejoindre
Boulder ! Tout le long du parcours, j’ai la sensation que c’est un
parcours bizarre… soit je n’ai pas été attentive du tout, mais il ne me semble
pas avoir vu des marquages réguliers, par exemple on voit celui du 100 miles
puis peu après celui du 40 (ok la configuration peut faire que ça arrive, comme
sur la càp) mais je ne me souviens pas avoir vu un marquage tous les 10 miles.
Pareil pour les ravitos, contrairement au Texas où ils étaient tous les 10
miles, ici c’était irrégulier. Du coup je m’y suis perdue et n’ai jamais réussi
à me situer par rapport à la « carte de la course ». De même que j’ai
eu l’impression qu’il n’y avait pas de réelle montée (comme à Klag, Roth etc)
mais plutôt beaucoup de longs faux plats montants, alors que sur le profil on
voit vraiment des montées, le parcours étant plutôt très roulant avec 1200m D+. Le soleil arrive assez rapidement et on commence à
cuire à partir de 11h… j’arrive à bien respecter l’horaire d’alimentation et de
boissons, à quelques ravitos, la bouteille d’eau prise finira sur la tronche
pour me rafraîchir, ça fait du bien ! Le revêtement est bien, les routes
sont propres, et il y a des policiers à chaque grande intersection pour réguler
le trafic, c’est top. Bien entendu à partir de 90 bornes je tire sur les
réserves, je suis explosée et n’ai plus de force. Les expressions de Stéphane
(spéciale dédicace LOL) « j’en chie des ronds de coton » ou encore « ça
sent la croquette moisie » me reviennent souvent à l’esprit et me font
marrer toute seule haha. Le temps se fait long, je n’ai plus rien dans les
jambes, mais heureusement il y a beaucoup de faux plats-descendants et peu de
vent, du coup je m’éclate quand même sur des portions en position aéro ! Et
le plus important : aucune douleur aux tibias ! Arrive enfin le
panneau 100 miles, et l’arrivée à 176 bornes sur ma Garmin, ça rabote quand même
un peu toujours !
Après être descendue du bike, il faut encore faire un
bout à pied avec le vélo jusqu’à T2, pas évident avec 2 poteaux en béton armé à
la place des jambes, en plus avec les cales aux chaussures, mais je suis déjà
tellement contente d’en avoir fini avec le bike que je n’y pense (presque) pas.
7h45, c’est un temps dans la moyenne, ce que je prévoyais plus ou moins.
Marche
Dans la
tente une autre bénévole m’aide. J’enfile les bas de contention, morse dans le
pitch mais je n’arrive pas à le finir cette fois-ci. Il est près de 16h avec le
soleil qui tape comme un sourd, on crève de chaud et c’est donc parti pour le
marathon. J’esquive une tentative de trottinage et me résous au bout de 50m à
revenir à la marche… les jambes ne répondent juste plus… ça va être looooong !
Boulder est à 1500m d’altitude et j’avais lu plusieurs CR que cela se
ressentait lors de l’effort ; je ne sais pas si l’altitude a joué un rôle
pour ma part ou si c’était juste la simple fatigue normale liée au
sous-entraînement, mais c’était flagrant les jambes HS ! Le parcours est
en 2 boucles, avec beaucoup de spectateurs tout le long qui me lancent «keep on
going ! a few miles to go ! »… euh… non non, pas vraiment, j’en
suis qu’au premier tour b*** !
Je me remémore le briefing où le gars nous
disait qu’on allait longer une petite rivière et qu’il était arrivé dans le passé
que des coureurs aillent s’y rafraîchir, qu’on avait le droit mais qu’il
fallait qu’on revienne sur le parcours càp à l’endroit où on y était sorti, et
qu’on avait pas le droit de sortir à un endroit pour aller dans la rivière, se
laisser flotter et reprendre la càp plus en aval hahaha J. Bref, la première partie part vers l’est en faisant une sorte de
Y, avec la première branche du Y sur un chemin plutôt ombragé donc c’est cool.
Par contre la deuxième branche, plus longue, est complètement exposée au
soleil, aucun abri pendant plusieurs kilomètres vu qu’il faut le faire en
aller-retour et ça, en plein après-midi, c’est vraiment dur !!! Je
commence à avoir la tête qui chauffe, heureusement que j’ai avec moi une
bouteille d’eau qui me sert à boire entre les ravitos et à me verser de l’eau
sur la tête, mais même avec c’est limite ! Puis heureusement le parcours
revient vers T2 le long de la rivière, puis on part vers l’ouest pour une
boucle. J'ai même repéré la pancarte écrite vendredi, sur le parcours haha !
Je trouve le temps interminable et je sens des cloques qui commencent à
se former et à grossir au niveau de la plante des pieds, en plein sur les zones
d’appui. En principe les cloques ne me dérangent pas plus que ça pendant la
course, je les sens mais j’arrive à faire avec sans problème tandis que cette
fois elles me gênent vraiment et de plus en plus ! J’ai même l’impression
qu’elles vont péter à tout moment… Le soleil est à présent tombé, ouf, et la
nuit arrive rapidement. Certaines sections sont complètement dans l’obscurité,
on ne se repère qu’avec les ronds lumineux donnés aux coureurs. Il ne reste que
peu de monde sur le parcours, c’est vraiment plus calme même s’il y a encore
pas mal de spectateurs à certains endroits. On s’encourage entre BOP, même si
on ne se connaît pas du tout, c’est vraiment cool ! Pendant la 2ème
boucle j’en ai marre, vivement que ça se termine, je suis naze, plus de force
malgré que j’essaie de m’alimenter aux ravitos (ici j’ai pris pas mal de
cookies vu que je n’aime pas les gels). Au dernier demi-tour de la boucle
ouest, c’est là que je me dis que yes c’est enfin la fin ! On revient vers
T2 puis on remonte sur quelques centaines de mètres en direction du
centre-ville où est placée la finish line. La foule et la zik à fond s’entend
de loin, arrive le tapis rouge où je me mets à trottiner (bizarrement, quand c’est
sur le tapis d’arrivée, on arrive toujours à courir LOL), give me five dans les
mains des spectateurs amassés au barrière et également un grand give me five au
speaker avant la finish ! Yeah cool, une de plus ! Même si c’est mon
plus mauvais chrono en 16h39 (7h26 sur la marche) je m’en fiche complètement,
le but étant de le finir sans être destroy, sans me blesser d’avantage et surtout
d’avoir passé une super journée ! C’est toujours une belle expérience
autant sportive qu’humaine, dans une ambiance d’entraide que j’adore !
Boulder,
une super expérience, j’ai tellement bien fait de tenter le coup ! J’aurai
vraiment regretté si je m’étais désistée… surtout que ce n’est pas tous les
jours que j’ai l’occasion de voyager dans le Colorado ! Les commentaires
sur Facebook font super plaisir, que du bonheur !
Bon…
next… on va où ???
je suis toujours impatient de lire tes commentaires et de voir à quel point tu défies la dictature des plans d'entrainement en démontrant qu'au fond seule l'envie compte! Magnifique!!!! David
RépondreSupprimermerci beaucoup David pour le message :-) c'est cool, mais je sens bien qu'au fond de moi j'aimerai bien pouvoir être au "max" de mes capacités pour les courses, même si j'y prends énormément de plaisir, mais qui reste toujours un peu "bridé". Bref, j'espère que l'année prochaine sera ENFIN la bonne! et toi, comment ça se passe de ton côté? :-)
Supprimerau max de tes capacités tu vas t'envoler c'est sur et cette année sera la bonne. J'ai fait pas mal de vélo cette année avec pas mal de conraintes aussi. Mon dernier tri remonte à l'année dernière avec l'alpe d'huez toujours aussi spectaculaire et cette année nada! Mais je pense que la page des bobos aux tendons est tournée (tout fini par arriver) Pour l'année prochaine peut être zurich histoire de renouer avec l'IM! En plus peu de D+ et c'est à deux pas! A voir..si tu as des idées??
Supprimerje pense aussi souvent à Zürich, tellement simple au niveau logistique et à deux pas! mais la barrière des 16h pour l'instant me rebute encore. Sinon pas loin il y a Vichy... :-)
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