dimanche 15 juillet 2018

Jönköping 70.3 2018




Le retour après une absence de presque 2 ans ! Pas de triathlon en 2017 qui aura été une année sédentaire avec à peine 260km en vélo et 9km en natation… hum, la honte je sais… mais qui fait que la motivation était de retour de plus belle pour cette année avec l’inscription au 70.3 de Jönköping en Suède. Eh oui, retour sur la distance half car un IM sans entraînement c’est tout de même une bonne source de stress à chaque fois, mais aussi et surtout pour le premier triathlon à mon ptit chou Damien ! La région a l’air belle, le parcours vélo pas trop pentu avec environ 700m de dénivelé positif et un cut-off à 8h30… critères très importants pour moi 😅.

Programme d’entrainement établi depuis la fin de l’année dernière, plutôt bien respecté pour lui avec accentuation sur la natation, et comme d’habitude toujours un peu à la ouaich ouaich pour ma part même si au final comparé à ce que je faisais ces dernières années pour les full, le ratio entrainement-course n’est pas si mal que ça. Depuis début janvier ça donne : natation 39.6km en 19 séances (soit 2.1km/séance) dont trois petites sorties en lac pour tester les combis, vélo 453km en 15 séances (soit 30.2km par séance) dont la sortie la plus longue à 60km qui aurait été plus longue si un c*** de GINI (gros-insecte-non-identifié) ne m’avait pas piqué juste sous l’œil, et marche à pied dont ma constante reste à zéro. J’ai bien essayé de « courir » une fois mais des douleurs au tibia gauche après 200m de trottinement m’ont rapidement fait abandonner l’idée.


L’idée était de combiner le half au milieu d’un joli voyage d’autant plus que nous ne connaissons pas le pays (le parcours de Kalmar ne comptant pas vraiment comme des vacances même si j'en garde de supers souvenirs avec Turtle). Nous avons commencé par Stockholm avec sa vieille ville Gamla Stan et les musées Wasa et Abba, puis Nörrköping une ville à 2h de voiture au sud-ouest où nous n’avons même pas réussi à rentrer dans un bar pour voir le match des 8èmes de finales de la coupe du monde Suisse-Suède tellement c’était bondé ! 


Arrêt au canal Gota pour voir le passage de bateaux franchir les écluses puis escale dans la petite ville de Gränna, connue pour sa fabrication artisanale de bonbons où nous avons pu également prendre un bateau style bac pour rejoindre la petite île de Visingsö propice aux balades, avant de rejoindre Jönköping tout à la pointe sud du lac Vättern, le deuxième plus grand lac de Suède. J’aurais fait mon quota d’entrainement de marche à pied pendant cette semaine haha. Une remarque que l’on s’est faite est que nous avons vu à chaque endroit vraiment beaucoup de personnes en train de faire du sport (course à pied, marche, vélo etc), les habitants ont vraiment l’air d’avoir la culture du sport.




Vendredi 6 juillet

Arrivée donc à Jönköping, à prononcer « yöne-shopping » si vous ne voulez pas passer pour un plouc de touriste (même si pour ça c’est déjà malheureusement trop tard) mais surtout si vous voulez vous faire comprendre des suédois ! On fait le check-in à l’hôtel Scandic Portalen pour déposer tous nos bagages ainsi que les deux valises vélos. C’est top car la chambre est super et très spacieuse, juste nickel pour y remonter les vélos ! Ensuite direction le village IM à 5 minutes à pied pour aller chercher nos dossards. L’organisation est rodée et vu que c’est encore tôt il y a peu de monde et cela ne prend que quelques minutes. 


On passe ensuite à la boutique IM où on se fait bien plaisir avec les t-shirts et autre matos de sport. Vient ensuite le briefing dans une salle de conférence : le speaker est très drôle et au top, il revoit tout le règlement ainsi que le déroulement de la course avec humour, on ne s’ennuie pas. Sur le chemin pour rentrer à l’hôtel on passe devant le départ de la natation où quelques triathlètes s’entraînent : juste à côté de nous on voit un petit couple qui doit bien avoir la 70aine, qui s’aident pour mettre leurs combis, ranger leurs affaires dans une petite bouée gonflable et se mettre tranquillement à l’eau, c’est trop chou ! 


Retour à l’hôtel pour l’assemblage des vélos puis essayer de trouver un resto pour manger… ce qui fut assez laborieux, à croire qu’ils étaient tous complets, pour finir au O’Learys, un restaurant-bar sportif… cette fois, il y avait de la place car pas de match de la Suède ! Ensuite dodo, c’est la nuit de sommeil la plus importante.


Samedi 7 juillet

Matinée tranquille à préparer nos sacs de transition : double-check pour être sûrs de ne rien oublier puis direction le parc à vélo pour y déposer notre équipement. 


Il y a une petite file à l’entrée mais on n’a pas à attendre longtemps avant notre tour : contrôle de l’identité et de nos sacs puis vérification du casque et du vélo. 




Après un dernier repérage de nos places respectives et aussi des toilettes (très important lol) on part de nouveau à la recherche d’un endroit pour déjeuner. Puis après-midi à jouer aux cartes et à végéter en attendant l’heure du coucher… la pression monte quand même un peu.





Dimanche 8 juillet

Réveil à 6h15… ça pique un peu en vacances quand même ! L’hôtel a spécialement avancé l’heure du petit déjeuner à 6h30 vu que les trois-quarts des clients sont là pour la course. La salle est déjà pleine de monde quand on arrive, il y en a même qui ont déjà fini de manger. L’appétit est là, au moins une bonne chose. On part ensuite au parc à vélo pour gonfler les pneus et finaliser les derniers préparatifs. Le gros avantage de l’hôtel c’est qu’il est tout proche donc on a pu y retourner pour le dernier caca de la peur (dédicace à Dajo), pour y poser nos affaires et mettre nos combis, bien plus pratique que si l’on avait dû tout faire en une fois. On part ensuite au départ de la natation. Il y a encore environ 30 minutes d’attente avant le départ donc on discute et finalement on se met à l’endroit de nos temps prévus vu que c’est un rolling-start donc avec un départ échelonné en fonction de notre temps de natation : un peu après les 34’ pour moi et à 45’ pour Damien, même si je suis persuadée qu’il fera bien moins d’après ce que j’avais pu observer lors de nos sorties en lac… avec la combi il allait quasi plus vite que moi ! Mais bon, c’est clair que pour un premier, il vaut mieux se retrouver dans un groupe un peu plus lent quitte à dépasser les gens plutôt que de se retrouver dans une machine à laver à se faire nager dessus et se prendre des coups de partout.


Natation 1.9km

8h50 on entend deux coups de canon pour le départ des pros masculins et féminins et 10 minutes plus tard c’est notre tour. Il s’écoule bien au moins 5 minutes le temps que la file avance et que j’atteigne l’arche de départ : je n’avais jamais vu ça sur un IM, mais il y a quatre portiques qui s’ouvrent toutes les cinq secondes environ, donc on ne part en même temps qu’avec trois autres personnes ! L’eau est super bonne et j’essaie de poser ma nage mais les bras sont lourds… je me dis que ça va vraiment être dur si ça reste comme ça. Heureusement que la mauvaise sensation passe au bout de 500m environ. Le parcours est un aller-retour dans le lac, un couloir délimité par des grosses bouées IM oranges le long de la ligne interne et des petites bouées jaunes sur le couloir extérieur. Elles sont assez rapprochées ce qui fait que l’orientation est vraiment facile comparée à d’autres triathlons où il y avait une petite bouée tous les 500m… 


J’avais pris l’option de nager le long de la ligne intérieure : c’est le chemin le plus court et en plus il y a les bouées les plus visibles. L’aller se passe sans trop d’encombre même si j’ai l’impression d’être complètement de traviole comme si un courant me poussait vers l’extérieur et que je devais à chaque fois nager de biais vers la gauche pour garder la ligne intérieure… Il n’y a pas trop de monde dans l’eau et j’ai plutôt tendance à dépasser des nageurs plutôt que de me faire dépasser : soit je nage beaucoup plus vite que prévu soit (et c’est bien plus probable) beaucoup de gens se sont placés dans un temps trop rapide. Pour le retour je me retrouve avec le soleil dans les yeux vu que je respire sur ma droite tous les deux temps ; c’est un peu plus pénible mais bon ça va encore. L’avantage par contre c’est que je n’ai plus l’impression de dévier et qu’à certains endroits il y a des petites bouées entre les grosses oranges (des bouées pour les lignes d’aviron) et qu’elles sont reliées par une corde qui se trouve à moins de 50cm sous la surface, du coup je n’ai qu’à suivre la ligne comme si j’étais dans une piscine ! L’arrivée se dessine enfin… déclenchement du pipi et je sors de l’eau en un peu plus de 34’, plutôt correct ! Vient ensuite près de 550m de transition à pied sur les pavés (recouverts par un fin tapis rouge juste de quoi atténuer un peu les chocs) pour rejoindre le parc à vélo. Je crois que c’est la plus longue distance à pied que j’ai dû faire, ce n’est pas agréable du tout et que je redoutais pas mal pour la périostite. Par chance, un gars sorti quasi en même temps que moi de l’eau a commencé à trottiner tout lentement à deux à l’heure, je me suis mise direct derrière lui (un autre a fait de même juste derrière moi) et on a parcouru tout tranquillement la distance en laissant les autres nous dépasser. C’était juste top car aucune douleur et pas trop d’énergie dépensée. J’adore ces rencontres fortuites salvatrices pendant les courses !


Vélo 90km

Après la récupération des affaires du sac bike et du vélo, départ pour les 90 bornes. Même pas 200m après la ligne de départ j’entends un bruit sur ma roue avant comme s’il y avait un papier qui s’était collé. Je m’arrête et constate que c’est un autocollant de la jante qui se détache du coup je l’enlève complètement et recommence à rouler. La difficulté du parcours étant la montée au km 8, je mouline à travers les rues qui nous font sortir de la ville en patientant jusqu’à là. Il fait encore frais avec la trifonction mouillée mais il ne fait pas froid. 



Arrive la montée : je mets tout à gauche et prends mon mal en patience car je sais qu’elle est assez longue pour l’avoir faite en sens-inverse en voiture deux jours avant. Comme d’habitude je me fais dépasser par tout le monde. Vers la fin de la montée il y a les pompiers de la ville avec leur camion qui encouragent les coureurs, sympa ! Une fois la montée passée, je sais qu’en gros le parcours est plein de petites montées et descentes avec une tendance ascendante jusqu’au 40ème km environ, puis toujours pareil mais avec une tendance descendante pour la deuxième partie du parcours. Les sensations sont super bonnes et je me surprends à rouler à des vitesses que je n’avais plus vues depuis une éternité ! Je me dis qu’avec de la chance j’arriverai à tenir la même vitesse pour la deuxième partie (en comptant la fatigue mais en descente) ce qui sera le cas et même mieux avec une vitesse moyenne encore plus haute ! Bien entendu il ne faut pas se leurrer, tout est relatif : pour moi rouler vite c’est égal à une vitesse pépère pour les autres. Le parcours est super beau, le revêtement très roulant, on traverse des paysages de forêt et de campagne, c’est vraiment magnifique. Le soleil est là mais on ne le ressent pas trop car il y a pas mal de parties ombragées et également du vent, l’idéal ! On passe devant des maisons où les gens avaient sorti les chaises longues, les boissons, la musique et étaient posés devant chez eux pour nous encourager. Les ravitos sont en gros tous les 20km, toujours bien fournis. Malgré les montées qui me mettent les cuissots HS, je m’éclate à donf dans les descentes. Je guette Damien à chaque fois que je me fais dépasser par quelqu’un mais je me dis que vu son départ natation 10min après et que je ne suis pas trop mal en vélo, peut-être qu’il ne me rattrapera que sur la course à pied. Les 10 derniers kilomètres à nouveau dans la ville sont difficiles, vivement l’arrivée après 3h37 soit 25km/h de moyenne… un temps sur lequel je n’aurai pas misé un centime avant la course. Je tablais plus sur les 4h.


Marche 21.1km

Transition bien plus courte que la première cette fois, juste le vélo à poser et les baskets à enfiler puis départ pour un parcours de 7km le long du lac à faire trois fois. La première partie traverse la ville sur les routes pavées ; je trottine mais j’ai rapidement mal au tibia grrr… même très mal et je me dis que j’ai fait une belle connerie à vouloir « courir ». Du coup après 1km je reviens à la marche et la douleur s’atténue après un moment ouf ! Il fait très chaud sur le premier tiers du parcours car on traverse la ville puis on rejoint le bord du lac mais il y a peu d’ombrage et pas de vent du tout. La vue n’est pas spectaculaire non plus, on passe à côté d’un chantier tout poussiéreux, c’est étouffant. 


Une fois qu’on arrive au bout du lac par contre ça s’améliore. On se retrouve sur le chemin pédestre à travers les arbres et on sent le vent qui nous rafraichit bien malgré les 26°C ! D’un côté le chemin est bien pour les articulations car moins traumatisant et moins chaud que du bitume, par contre c’est open bar pour les petits cailloux qui viennent se nicher dans les chaussures et faire des cloques. Sur le lac, les bateaux et les avirons ont remplacé les nageurs du matin. Peu après le 2ème ravito, vers le km4, Damien me rattrape : il en ch* en course à pied et est entrain de roter son mini-pic qu’il a dévoré à T2 haha 😂 (tiens d’ailleurs je n’ai pas eu droit à mes traditionnels Pitchs aux transitions, le départ en vacances s’étant fait un peu à l’arrache LOL mais les Farmers auront bien fait l’affaire). Du coup on fait un petit bout à pied jusqu’au ravito suivant, de quoi ménager son estomac. Apparemment il est sorti de l’eau en 36’ avec de super sensations (je l’avais dit !) et a fait 3h25 en vélo avec une belle crampe aux deux-tiers du parcours qu’il a bien géré. Bref il est content mais la càp est bien plus dure que ce qu’il imaginait. Il me parle également d’un russe nommé Stanislas, qu’il ne connaît ni d’Eve ni d’Adam, qui l’a dépassé au début du vélo en lui souhaitant une bonne course, sympa. Passé le ravito on se quitte sur un « cours Forrest, cours ! » et un « cours limace ! » 😝, il reprend sa course et je continue ma marche. Rien de particulier sur les deux tours suivants sauf qu’il y a de moins en moins de monde sur le parcours, c’est plus calme. Dans le passage en ville, tous ceux qui ont déjà fini leur course sont entrain de récupérer leurs vélos ou sont déjà attablé aux terrasses des restaurants... j’aimerais bien déjà y être aussi ! J’ai l’impression que j’arrive à garder une allure assez constante mais c’est au feeling, je n’ai pas regardé pas la Garmin. Récupération du dernier chouchou à la fin du dernier tour et je trottine pour les 100 derniers mètres précédant l’arrivée : 7h39 au final dont 3h16 pour la marche, pas mal, il restait encore de la marge avant le cut-off !

Damien m’attend juste après les médailles, je lui renverse mon verre d’eau sur la tête et lui de même, ce qui fait bien marrer une des bénévoles. On ne s’éternise pas dans la zone d’arrivée et on va récupérer nos vélos. Après une bonne douche on sort pour aller manger une pizza. Sur le chemin on croise et on échange quelques mots sympas avec un français breton également finisher, c’est ça qui est tellement bien dans ces courses et que j’adore ! La fatigue se fait sentir mais il faut encore faire nos bagages et remballer nos vélos dans leurs valises car le lendemain on doit se lever très tôt pour aller chopper un ferry qui doit nous amener sur l’île de Gotland où nous passerons la fin des vacances.

Dommage que Damien n’ait pas pu assister à la fameuse scène du « petit-déjeuner de lendemain de course » avec la salle rempli de triathlètes avec des coups de soleil et une démarche de canard constipé hahaha 😝.


Photo prémonitoire? @ canal de Göta

Mais on a pu l’expérimenter nous même les deux jours suivants… autant dire que les descentes d’escaliers étaient assez laborieuses et la marche plutôt comique. Encore une fois une super course que je recommande, un magnifique voyage et surtout avec mon chouchou… what else ?  





Bon c'est pas tout mais... où est-ce qu'on va pour le prochain ?

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