Le retour après une absence
de presque 2 ans ! Pas de triathlon en 2017 qui aura été une année
sédentaire avec à peine 260km en vélo et 9km en natation… hum, la honte je
sais… mais qui fait que la motivation était de retour de plus belle pour cette année avec
l’inscription au 70.3 de Jönköping en Suède. Eh oui, retour sur la distance
half car un IM sans entraînement c’est tout de même une bonne source de stress
à chaque fois, mais aussi et surtout pour le premier triathlon à mon ptit chou Damien !
La région a l’air belle, le parcours vélo pas trop pentu avec environ 700m de
dénivelé positif et un cut-off à 8h30… critères très importants pour moi 😅.
Programme d’entrainement
établi depuis la fin de l’année dernière, plutôt bien respecté pour lui avec
accentuation sur la natation, et comme d’habitude toujours un peu à la ouaich
ouaich pour ma part même si au final comparé à ce que je faisais ces dernières
années pour les full, le ratio entrainement-course n’est pas si mal que ça.
Depuis début janvier ça donne : natation 39.6km en 19 séances (soit
2.1km/séance) dont trois petites sorties en lac pour tester les combis, vélo
453km en 15 séances (soit 30.2km par séance) dont la sortie la plus longue à
60km qui aurait été plus longue si un c*** de GINI (gros-insecte-non-identifié)
ne m’avait pas piqué juste sous l’œil, et marche à pied dont ma constante
reste à zéro. J’ai bien essayé de « courir » une fois mais des
douleurs au tibia gauche après 200m de trottinement m’ont rapidement fait
abandonner l’idée.
L’idée était de combiner le
half au milieu d’un joli voyage d’autant plus que nous ne connaissons pas le
pays (le parcours de Kalmar ne comptant pas vraiment comme des vacances même si j'en garde de supers souvenirs avec Turtle). Nous
avons commencé par Stockholm avec sa vieille ville Gamla Stan et les musées
Wasa et Abba, puis Nörrköping une ville à 2h de voiture au sud-ouest où nous
n’avons même pas réussi à rentrer dans un bar pour voir le match des 8èmes de
finales de la coupe du monde Suisse-Suède tellement c’était bondé !
Arrêt
au canal Gota pour voir le passage de bateaux franchir les écluses puis escale
dans la petite ville de Gränna, connue pour sa fabrication artisanale de
bonbons où nous avons pu également prendre un bateau style bac pour rejoindre
la petite île de Visingsö propice aux balades, avant de rejoindre Jönköping
tout à la pointe sud du lac Vättern, le deuxième plus grand lac de Suède. J’aurais
fait mon quota d’entrainement de marche à pied pendant cette semaine haha. Une
remarque que l’on s’est faite est que nous avons vu à chaque endroit vraiment beaucoup
de personnes en train de faire du sport (course à pied, marche, vélo etc), les
habitants ont vraiment l’air d’avoir la culture du sport.
Vendredi 6 juillet
Arrivée donc à Jönköping, à
prononcer « yöne-shopping » si vous ne voulez pas passer pour un
plouc de touriste (même si pour ça c’est déjà malheureusement trop tard) mais
surtout si vous voulez vous faire comprendre des suédois ! On fait le
check-in à l’hôtel Scandic Portalen pour déposer tous nos bagages ainsi que les
deux valises vélos. C’est top car la chambre est super et très spacieuse, juste
nickel pour y remonter les vélos ! Ensuite direction le village IM à 5
minutes à pied pour aller chercher nos dossards. L’organisation est rodée et vu
que c’est encore tôt il y a peu de monde et cela ne prend que quelques minutes.
On passe ensuite à la boutique IM où on se fait bien plaisir avec les t-shirts
et autre matos de sport. Vient ensuite le briefing dans une salle de conférence :
le speaker est très drôle et au top, il revoit tout le règlement ainsi que le
déroulement de la course avec humour, on ne s’ennuie pas. Sur le chemin pour rentrer
à l’hôtel on passe devant le départ de la natation où quelques triathlètes s’entraînent :
juste à côté de nous on voit un petit couple qui doit bien avoir la 70aine, qui
s’aident pour mettre leurs combis, ranger leurs affaires dans une petite bouée
gonflable et se mettre tranquillement à l’eau, c’est trop chou !
Retour à
l’hôtel pour l’assemblage des vélos puis essayer de trouver un resto pour
manger… ce qui fut assez laborieux, à croire qu’ils étaient tous complets, pour
finir au O’Learys, un restaurant-bar sportif… cette fois, il y avait de la
place car pas de match de la Suède ! Ensuite dodo, c’est la nuit de
sommeil la plus importante.
Samedi 7 juillet
Matinée tranquille à préparer
nos sacs de transition : double-check pour être sûrs de ne rien oublier
puis direction le parc à vélo pour y déposer notre équipement.
Il y a une
petite file à l’entrée mais on n’a pas à attendre longtemps avant notre tour :
contrôle de l’identité et de nos sacs puis vérification du casque et du vélo.
Après
un dernier repérage de nos places respectives et aussi des toilettes (très
important lol) on part de nouveau à la recherche d’un endroit pour déjeuner.
Puis après-midi à jouer aux cartes et à végéter en attendant l’heure du coucher…
la pression monte quand même un peu.
Dimanche 8 juillet
Réveil à 6h15… ça pique un
peu en vacances quand même ! L’hôtel a spécialement avancé l’heure du
petit déjeuner à 6h30 vu que les trois-quarts des clients sont là pour la
course. La salle est déjà pleine de monde quand on arrive, il y en a même qui
ont déjà fini de manger. L’appétit est là, au moins une bonne chose. On part
ensuite au parc à vélo pour gonfler les pneus et finaliser les derniers
préparatifs. Le gros avantage de l’hôtel c’est qu’il est tout proche donc on a
pu y retourner pour le dernier caca de la peur (dédicace à Dajo), pour y poser nos affaires et mettre nos combis, bien plus pratique
que si l’on avait dû tout faire en une fois. On part ensuite au départ de la
natation. Il y a encore environ 30 minutes d’attente avant le départ donc on
discute et finalement on se met à l’endroit de nos temps prévus vu que c’est
un rolling-start donc avec un départ échelonné en fonction de notre temps de
natation : un peu après les 34’ pour moi et à 45’ pour Damien, même si je suis
persuadée qu’il fera bien moins d’après ce que j’avais pu observer lors de nos
sorties en lac… avec la combi il allait quasi plus vite que moi ! Mais
bon, c’est clair que pour un premier, il vaut mieux se retrouver dans un groupe
un peu plus lent quitte à dépasser les gens plutôt que de se retrouver dans une
machine à laver à se faire nager dessus et se prendre des coups de partout.
Natation 1.9km
8h50 on entend deux coups de
canon pour le départ des pros masculins et féminins et 10 minutes plus tard c’est
notre tour. Il s’écoule bien au moins 5 minutes le temps que la file avance et
que j’atteigne l’arche de départ : je n’avais jamais vu ça sur un IM, mais il y
a quatre portiques qui s’ouvrent toutes les cinq secondes environ, donc on ne
part en même temps qu’avec trois autres personnes ! L’eau est super bonne
et j’essaie de poser ma nage mais les bras sont lourds… je me dis que ça va
vraiment être dur si ça reste comme ça. Heureusement que la mauvaise sensation passe
au bout de 500m environ. Le parcours est un aller-retour dans le lac, un
couloir délimité par des grosses bouées IM oranges le long de la ligne interne
et des petites bouées jaunes sur le couloir extérieur. Elles sont assez
rapprochées ce qui fait que l’orientation est vraiment facile comparée à d’autres
triathlons où il y avait une petite bouée tous les 500m…
J’avais pris l’option
de nager le long de la ligne intérieure : c’est le chemin le plus court et
en plus il y a les bouées les plus visibles. L’aller se passe sans trop d’encombre
même si j’ai l’impression d’être complètement de traviole comme si un courant
me poussait vers l’extérieur et que je devais à chaque fois nager de biais vers
la gauche pour garder la ligne intérieure… Il n’y a pas trop de monde dans l’eau
et j’ai plutôt tendance à dépasser des nageurs plutôt que de me faire dépasser :
soit je nage beaucoup plus vite que prévu soit (et c’est bien plus probable)
beaucoup de gens se sont placés dans un temps trop rapide. Pour le retour je me
retrouve avec le soleil dans les yeux vu que je respire sur ma droite tous les
deux temps ; c’est un peu plus pénible mais bon ça va encore. L’avantage
par contre c’est que je n’ai plus l’impression de dévier et qu’à certains
endroits il y a des petites bouées entre les grosses oranges (des bouées pour les
lignes d’aviron) et qu’elles sont reliées par une corde qui se trouve à moins
de 50cm sous la surface, du coup je n’ai qu’à suivre la ligne comme si j’étais
dans une piscine ! L’arrivée se dessine enfin… déclenchement du pipi et je
sors de l’eau en un peu plus de 34’, plutôt correct ! Vient ensuite près
de 550m de transition à pied sur les pavés (recouverts par un fin tapis rouge
juste de quoi atténuer un peu les chocs) pour rejoindre le parc à vélo. Je
crois que c’est la plus longue distance à pied que j’ai dû faire, ce n’est pas
agréable du tout et que je redoutais pas mal pour la périostite. Par chance, un
gars sorti quasi en même temps que moi de l’eau a commencé à trottiner tout lentement
à deux à l’heure, je me suis mise direct derrière lui (un autre a fait de même
juste derrière moi) et on a parcouru tout tranquillement la distance en
laissant les autres nous dépasser. C’était juste top car aucune douleur et pas
trop d’énergie dépensée. J’adore ces rencontres fortuites salvatrices pendant
les courses !
Vélo 90km
Après la récupération des
affaires du sac bike et du vélo, départ pour les 90 bornes. Même pas 200m après
la ligne de départ j’entends un bruit sur ma roue avant comme s’il y avait un
papier qui s’était collé. Je m’arrête et constate que c’est un autocollant de la
jante qui se détache du coup je l’enlève complètement et recommence à rouler.
La difficulté du parcours étant la montée au km 8, je mouline à travers les
rues qui nous font sortir de la ville en patientant jusqu’à là. Il fait encore
frais avec la trifonction mouillée mais il ne fait pas froid.
Arrive la montée :
je mets tout à gauche et prends mon mal en patience car je sais qu’elle est
assez longue pour l’avoir faite en sens-inverse en voiture deux jours avant.
Comme d’habitude je me fais dépasser par tout le monde. Vers la fin de la
montée il y a les pompiers de la ville avec leur camion qui encouragent les
coureurs, sympa ! Une fois la montée passée, je sais qu’en gros le
parcours est plein de petites montées et descentes avec une tendance ascendante
jusqu’au 40ème km environ, puis toujours pareil mais avec une
tendance descendante pour la deuxième partie du parcours. Les sensations sont
super bonnes et je me surprends à rouler à des vitesses que je n’avais plus
vues depuis une éternité ! Je me dis qu’avec de la chance j’arriverai à
tenir la même vitesse pour la deuxième partie (en comptant la fatigue mais en
descente) ce qui sera le cas et même mieux avec une vitesse moyenne encore plus
haute ! Bien entendu il ne faut pas se leurrer, tout est relatif :
pour moi rouler vite c’est égal à une vitesse pépère pour les autres. Le
parcours est super beau, le revêtement très roulant, on traverse des paysages
de forêt et de campagne, c’est vraiment magnifique. Le soleil est là mais on ne
le ressent pas trop car il y a pas mal de parties ombragées et également du
vent, l’idéal ! On passe devant des maisons où les gens avaient sorti les
chaises longues, les boissons, la musique et étaient posés devant chez eux pour
nous encourager. Les ravitos sont en gros tous les 20km, toujours bien fournis.
Malgré les montées qui me mettent les cuissots HS, je m’éclate à donf dans les
descentes. Je guette Damien à chaque fois que je me fais dépasser par quelqu’un
mais je me dis que vu son départ natation 10min après et que je ne suis pas
trop mal en vélo, peut-être qu’il ne me rattrapera que sur la course à pied.
Les 10 derniers kilomètres à nouveau dans la ville sont difficiles, vivement l’arrivée
après 3h37 soit 25km/h de moyenne… un temps sur lequel je n’aurai pas misé un
centime avant la course. Je tablais plus sur les 4h.
Marche 21.1km
Transition bien plus courte que
la première cette fois, juste le vélo à poser et les baskets à enfiler puis
départ pour un parcours de 7km le long du lac à faire trois fois. La première
partie traverse la ville sur les routes pavées ; je trottine mais j’ai
rapidement mal au tibia grrr… même très mal et je me dis que j’ai fait une
belle connerie à vouloir « courir ». Du coup après 1km je reviens à
la marche et la douleur s’atténue après un moment ouf ! Il fait très chaud
sur le premier tiers du parcours car on traverse la ville puis on rejoint le
bord du lac mais il y a peu d’ombrage et pas de vent du tout. La vue n’est pas
spectaculaire non plus, on passe à côté d’un chantier tout poussiéreux, c’est
étouffant.
Une fois qu’on arrive au bout du lac par contre ça s’améliore. On se
retrouve sur le chemin pédestre à travers les arbres et on sent le vent qui
nous rafraichit bien malgré les 26°C ! D’un côté le chemin est bien pour
les articulations car moins traumatisant et moins chaud que du bitume, par
contre c’est open bar pour les petits cailloux qui viennent se nicher dans les
chaussures et faire des cloques. Sur le lac, les bateaux et les avirons ont remplacé
les nageurs du matin. Peu après le 2ème ravito, vers le km4, Damien
me rattrape : il en ch* en course à pied et est entrain de roter son
mini-pic qu’il a dévoré à T2 haha 😂 (tiens d’ailleurs je n’ai pas eu droit à mes traditionnels Pitchs aux
transitions, le départ en vacances s’étant fait un peu à l’arrache LOL mais les
Farmers auront bien fait l’affaire). Du coup on fait un petit bout à pied jusqu’au
ravito suivant, de quoi ménager son estomac. Apparemment il est sorti de l’eau
en 36’ avec de super sensations (je l’avais dit !) et a fait 3h25 en vélo
avec une belle crampe aux deux-tiers du parcours qu’il a bien géré. Bref il est
content mais la càp est bien plus dure que ce qu’il imaginait. Il me parle
également d’un russe nommé Stanislas, qu’il ne connaît ni d’Eve ni d’Adam, qui l’a
dépassé au début du vélo en lui souhaitant une bonne course, sympa. Passé le
ravito on se quitte sur un « cours Forrest, cours ! » et un « cours
limace ! » 😝, il reprend sa course et je continue ma marche. Rien de
particulier sur les deux tours suivants sauf qu’il y a de moins en moins de
monde sur le parcours, c’est plus calme. Dans le passage en ville, tous ceux
qui ont déjà fini leur course sont entrain de récupérer leurs vélos ou sont déjà
attablé aux terrasses des restaurants... j’aimerais bien déjà y être aussi !
J’ai l’impression que j’arrive à garder une allure assez constante mais c’est
au feeling, je n’ai pas regardé pas la Garmin. Récupération du dernier chouchou
à la fin du dernier tour et je trottine pour les 100 derniers mètres précédant
l’arrivée : 7h39 au final dont 3h16 pour la marche, pas mal, il restait
encore de la marge avant le cut-off !
Damien m’attend juste après
les médailles, je lui renverse mon verre d’eau sur la tête et lui de même, ce
qui fait bien marrer une des bénévoles. On ne s’éternise pas dans la zone d’arrivée
et on va récupérer nos vélos. Après une bonne douche on sort pour aller manger
une pizza. Sur le chemin on croise et on échange quelques mots sympas avec un
français breton également finisher, c’est ça qui est tellement bien dans ces
courses et que j’adore ! La fatigue se fait sentir mais il faut encore
faire nos bagages et remballer nos vélos dans leurs valises car le lendemain on
doit se lever très tôt pour aller chopper un ferry qui doit nous amener sur l’île
de Gotland où nous passerons la fin des vacances.
Dommage que Damien n’ait pas pu assister à la
fameuse scène du « petit-déjeuner de lendemain de course » avec la
salle rempli de triathlètes avec des coups de soleil et une démarche de canard
constipé hahaha 😝.
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Photo prémonitoire? @ canal de Göta |
Mais on a pu l’expérimenter nous même les deux jours suivants… autant dire que les descentes d’escaliers étaient assez laborieuses et la marche plutôt comique. Encore une fois une super course que je recommande, un magnifique voyage et surtout avec mon chouchou… what else ?
Bon c'est pas tout mais... où est-ce qu'on va pour le prochain ?
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