samedi 9 août 2014

Pourquoi l'ironman ?



Ecrit le mercredi 25 septembre 2013




Quand on demande à un néophyte à quoi le mot « ironman » lui fait penser, c’est tout d’abord le film avec un super héros volant rouge et jaune qui vient à l’esprit. Ou alors, mais en bonne seconde position, on pense à « Hawaii », et éventuellement à « triathlon ». 
Mais quand on creuse un peu plus, rare sont les personnes qui peuvent énoncer correctement les trois sports qui composent le triathlon, et dans le bon ordre encore moins ! On a parfois des commentaires du style : mais c’est pas le truc avec  des skis et une carabine ? Juste pour dire qu’avant de commencer ce sport, je ne devais pas être loin de ça… hum…


Il y a quelques temps, j’ai lancé un petit sondage auprès de mes amis triathlètes sur le thème : « pourquoi l'ironman? Qu'est-ce qui t'a amené à commencer ce sport et pourquoi tu continues à le pratiquer ». Par curiosité certes, mais également pour voir si certains d’entre eux pratiquaient ce sport pour les mêmes raisons que moi. Bon, il faut quand même préciser que ce sondage est déjà biaisé dès le départ car je l’ai fait auprès d’amis triathlètes dont j’ai initialement « fait la connaissance » pour la grande majorité principalement via les forums (OT pour ne pas le citer !) les blogs, et facebook… donc ce sont des personnes avec qui j’avais quand même une certaine affinité, un peu la même vision de ce sport et le même état d’esprit.


Voici les réponses que j’ai récoltées, autant de réponses que de personnes et d’histoires de vie différentes, mais dans beaucoup desquelles je m'y reconnais également ; c’est un peu en vrac car pas eu le temps de vraiment écrire un article structuré, vous m’en excuserez !



1. La légende du triathlon



«  Salut Michèle, pour répondre @ ton sondage: 1989, Hawaii, duel Mark Allen vs Dave Scott sur Le Queen K highway, Ironwar. J'étais Gamin ca m'a fasciné » (pat)

«  J'avais visionné les exploits de Dave Scott et Mark Allen, j'avais suivi Yves Cordier dans l'Embrunman mais je pensais ne jamais franchir le pas » (lefloch)         
                    
C’est vrai que c’est une, voire LA référence du triathlon ironman... Le contexte : d’un côté on a la domination de Dave Scott, vainqueur à Kona sur les six dernières années et de l’autre son challenger Mark Allen : 1989, les deux meilleurs triathlètes du monde coude à coude dès le départ, la lutte acharnée durant toute la course, le duel, l’ironwar, et finalement la victoire d’Allen ! Pour être tout à fait honnête, je n’avais qu’une vague mais alors très vague connaissance de ce duel là. Bien sûr le duo/duel Scott-Allen me disait bien quelque chose, mais sans plus, j’aurais été incapable de dire qui avait battu l’autre et quand… une vraie inculte je vous dis! Je suis plutôt de la génération de l’ironwar (bis) de 2010 entre Macca et Raelert.          
                   
                       



2. Pour le changement

Beaucoup parmi les interrogés viennent à la base d’un autre sport, que ce soit un des trois sports du triathlon ou bien complètement autre chose. Beaucoup s’étaient déjà frottés au marathon, et certains avaient même déjà testé des sports d’endurance ultra avec des trails ou des 100 bornes. Les raisons pour lesquelles se mettre au triathlon sont : la variété de par ses 3 disciplines, le fait que ce sport complet nécessite d’être polyvalent et endurant, ou encore pour cause/pour éviter les blessures (parce qu’avec deux disciplines portées natation et vélo, c’est beaucoup moins traumatisant que de la càp pure).

«  Le triathlon: je ne sais pas trop; je m'ennuyais en course à pied et la natation ça me détend » (guigui)


« Simple évolution pour la santé avec l'âge aidant. 30 ans de CAP, en commençant du 10kms en allant jusqu'au 24h voire 6 jours ou courses à étapes. Une incursion dans le triathlon en 92/95, terminé par Embrun, mais trop cher et pas appris à nager. J'y suis revenu en 2008, usé par l'Ultra et la natation m'a donné une meilleure santé. Un IM n'est pas plus impactant physiquement qu'un marathon sec, l'IM me permet donc de bien m'amuser physiquement sans me détruire. Attention que le plaisir est la base de tout cela et que l'entrainement est réduit au minimum pour la santé et se faire plaisir en compétition. Voilà, plaisir et santé... » (lopapy)

«  Pour moi, le tri c'était parce que c'est plus ludique que le jogging et l'état d’esprit que j'y ai trouvé me convient parfaitement » (gérald)

« Pourquoi commencer ce sport? Pour continuer à faire "du long" en ménageant mes articulations (après 10 ans d'athlé et 6 marathons...) » (sandrine)

« Après de nombreuses années de pratique des Arts Martiaux, et 15 années d'enseignement du fitness, je cherchais un sport exaltant, qui de plus entretiendrait mon vieux corps rouillé.... » (fred) 


« Ce qui m'a amenée à commencer le triathlon : le fait que je désirais tester un nouveau sport en-dehors de la course à pied...là où la course démarrait avec une pré-fatigue juste avant ! Ce qui m'a amenée à commencer l'Ironman : les longues distances me donnent la satisfaction d'avoir pu bien profiter de chaque épreuve... Une bonne heure et demie dans l'eau, plusieurs heures de vélo et de course à pied. A mon niveau, ça revient donc à une longue randosportive et j'en profite... Et l’ironman parce que c'est une course longue et variée... Plutôt que de faire des brevets de 300 km à vélo ou des ultra-marathons de 100 km sur bitume (chacun ayant la même durée qu'un IM), j'ai opté pour l'Ironman qui permet de goûter à trois disciplines différentes sur ce même laps de temps. Le seul autre sport où le fait de franchir la barre des 15h d'effort me divertirait, ce serait l'ultra-trail... Pourquoi je continue ? Pour la variété : en une seule journée de course, j'ai l'impression d'avoir vu défiler 3-4 jours ! On nage un bon moment en eaux libres (plan d'eau, rivière, lac, mer...), puis on pédale à travers une multitude de paysages, et ça se clôt par un marathon bourré d'émotions » (auré)

«  … ce sport que je considère comme excellent pour garder la forme et la santé, s'entretenir, même en cas de blessure car on peut reporter l'activité sur les disciplines pas affectées par le blessure du moment » (paki)



3. Par hasard

Là je parle du triathlon en général, car pour l’ironman plus spécifiquement, ce n’est jamais par hasard ! Beaucoup se sont laissé embarquer par des potes pour un relai (mon cas) ou pour un découverte. L’avantage de ces formats est qu’ils sont accessibles à tout le monde sans demander une grosse préparation et au final sont très addictifs… car une fois qu’on y a goûté, la seule envie c’est de recommencer ! Puis, avec le temps et l’expérience engrangée, on voit de plus en plus grand pour finalement aboutir à l’ironman.

« J'ai été amené à faire du triathlon par hasard, arrêt chez ma belle sœur de retour de vacance (vélo dans la voiture), un triathlon était organisé, j'y ai pris part sans entrainement autre que le vélo, la machine était lancée. Pourquoi l'ironman : c'est la suite logique quand on pratique le triathlon en débutant par les distances les plus courtes, et puis en 1993 j'ai découvert Embrun, le choc, en plus victoire des français. Pour moi ancien cycliste et plutôt bon grimpeur, cette me convenait bien, d'où mes 11 participations pour une seule sur un label ironman (Nice). Je continue pour le plaisir et garder la forme, avec un esprit de compétiteur » (vioq)



« Je me suis d'abord lancé sur le Long en remplacement d'un copain du club qui s'est blessé avant Vendôme. Je ne faisais que des promos, des sprints et quelques CD. J'ai beaucoup souffert en plus de 6h mais j'ai rempilé pour le Half du Chtriman qui s'est bien mieux déroulé pour mes vieux os. J'ai même pu courir les 10 premiers kilomètres à 15 à l'heure, j'étais au paradis. Et puis, ayant franchi la ligne assez tôt, j'ai pu admirer les arrivant du Full. Les uns bondissaient comme des cabris en levant la tête pour contempler leur temps, d'autres se présentaient avec toute leur petite famille, et tout cela au son d'AC/DC. J'ai littéralement fondu et je me suis inscrit le plus vite possible à l'ironman pour l'année suivante. Il a suffi d'une ambiance dans ce Nord de la France que je ne connaissais pas pour que je tombe amoureux d'une distance » (lefloch) 

«  Passé de sportif amateur pas très régulier, mais toujours aimé, un peu de vélo entre autre. Et puis après la naissance de ma fille, les aléas de la vie et quelques années sans activité sportive, besoin de reprendre. Une rencontre qui me fait essayer la course à pied pour laquelle je n'avais a priori aucun penchant, au contraire. Mais j'ai accroché, lorgné très vite sur le marathon. Et puis, course a pied, vélo, et comme je sais nager un peu, il y a deux ans, je me suis dit le tri pourquoi pas. C’était déjà un truc qui me fascinait. J'ai cherché des renseignements, peu apprécié les discours sur onlinetri, mais ça m'a permis de faire connaissance avec des triathlètes du coin. Aurélie m'a répondu sympa sur le site, et puis j'ai proposé de regrouper les triathlètes de pays de gex sur facebook. C'est là que j'ai rencontré Philippe, à qui je dois beaucoup. Très positif, encourageant, m'a aidé de ses conseils, de son expérience, et même souvent de son matos » (denis) 



« L'ironman j'ai été un peu poussé dedans. Je pensais jamais pouvoir en faire un et une gentille jeune femme a vu quelque chose en moi de plus grand que ce que je soupçonné et m'a porté et aidé pour accomplir cet acte »  (gui)

« Constatant que je pouvais pratiquer les 3 disciplines, en 2009 j'ai naturellement tenté un tri, Beaulieu 1.5-40-10, vers la fin mai où je sors de l'eau bon dernier, mais parviens à gratter des places à vélo puis encore quelques unes en càp, J'en parle à mes potes qui me mettent au défi de participer à l'ironman 70.3 de Monaco début septembre, défi que je relève évidemment avant même de savoir ce que ça pouvait impliquer ! Je m'entraine assez sérieusement, achète une combi d'occase et reprends l'ancien vélo de course de mon père (alu+9 pignons, un avion ! que je lui avais emprunté pour Beaulieu) et je me lance sur cette course, je vois alors que vraiment ça procure de super sensations, je me suis vraiment régalé, je sens que j'ai la pêche » (paki)



4. Par défi

Je crois que c’est la réponse qui est revenue le plus souvent. Pour se prouver à soi même (ou aux autres ?) qu’on peut le faire, qu’on en est capable. Car, bien que de nos jours, terminer un ironman peut être accessible à tout sportif s’étant entraîné correctement et régulièrement, tant qu’on ne l’a pas fait ça représente quand même un mythe ou quelque chose d’un peu « hors du commun », un challenge aussi bien physique que mental, apprendre à se connaître et à connaître ses limites, voire même la recherche de la performance.


«  Pourquoi le tri et l'Ironman très personnellement? Pour sa réputation: impossible, inhumain, infaisable....Très indépendamment du regard des autres, juste me dire: je suis capable de le faire, et en plus j'aime ça. Pourquoi je continue: je suis addicte aux endorphines, à l'ambiance, à l'hygiène de vie, la rigueur que ça demande...Et ça me fiche toujours la frousse. Pour les marathons, j'ai eu envie d'arrêter quand ça ne m'a plus fait peur » (sandrine)

«  Me concernant pourquoi un IM ? Par défi, sur le papier au départ beaucoup de potes doutaient que j'arrive au bout du 1 er ! » (pascal)

«  En fait ma motive, ce sont les challenges, les défis, faire quelque chose de pas trop comme tout le monde. peut être que je trouve ça valorisant. Bien sûr, quand on pense course à pied on pense marathon, et pour le tri, on pense ironman. C'est une course qui me semblait extraterrestre, qui me rendait très admiratif de ceux qui étaient capables, et donc qui me donnait envie de faire partie de ce cercle qui me semblait plus restreint à l'époque… Le seul truc, c'est que dans mon mode de fonctionnement, il faut du défi et de la progression » (denis)

«  Au début pour le côté défi et performance, maintenant pour les paysages et le côté aventure » (philippe)

«  Par défi. Pour continuer a progresser... Et comme dit ma femme: "au moins quand il fait ça,  il est pas au bistrot!" » (julien)

«  Pour les voyages, le défi sportif et c'est une distance ou je me sens bien et sur la qu'elle je peux pleinement m'exprimer » (pat)



«  Le challenge physique : c'est un effort que je trouve "intéressant"... je me recentre sur le corporel, je laisse errer mon esprit (ça fait du bien !!). Il y a toutes sortes de paramètres à gérer (l'économie musculaire, l'hydratation, etc.). Et je suis fascinée par les capacités d'adaptation physiologique dont fait preuve le corps » (auré)

«  2013, je m'inscris sur Embrun, puis un abruti (Tranber, que je remercie quand même !) lance sur le forum concernant Nice qui n'était pas à mon programme "qui le tente en vélib ?" Et merde, voici encore un truc bien farfelu pour moi... Je fais Nice en vélobleu, le super pied et du coup j'emporte les deux vélos à Embrun, après une petite évaluation de la chose, je décide aussi de m'y lancer en vélobleu, convaincu qu'il existe une chance pour que ça passe... » (paki)

Paradoxalement, malgré la difficulté et l’exigence que représente un ironman, beaucoup de triathlètes trouvent cette distance plus « abordable » car, contrairement aux courtes distances où l’on fait la course contre les autres et où le but principal reste tout de même la performance, sur ironman on fait la course contre soi-même, on court avec les autres, les notions de vitesse et de performance dans l’absolu sont beaucoup moins importantes. Pour moi ce n’est absolument pas le chrono ni le classement qui comptent, mais plus la gestion de sa course, la gestion de son corps, l’entraide et le partage avec les autres car tout le monde est dans la même galère.

«  Je ne suis pas performant alors sur des longues distances, cela se voit moins et l'ironman s'impose assez vite après une dizaine de LD. Et puis, c'est un vrai défi qui permet d'apprendre encore plus sur soi. Et tant que j'aurai des forces, je pratiquerai ce sport qui est devenu une passion que je partage avec de vrais amis » (gérald)

«  Par dépit. Plus difficile à expliquer, en gros n'étant plus capable de courir, faire un CD et finir dernier ne me motivait plus donc c'est la fuite , plus on allonge la distance plus y aura de monde derrière, simpliste mais pas complètement faux. Ça c'était au début, maintenant que j'ai connu l'ambiance je veux y regoûter et là je suis sûr que tu vois ce que je veux dire » (pascal)

«  Le partage social : j'adore ce sport "solitaire" (on ne dépend que de soi-même) que l'on pratique néanmoins à plusieurs. Il n'y a pas d'enjeu comme dans les sports d'équipe (=> où chacun est un maillon de la chaîne) ni d'adversité. Chacun fait son truc, on vit les mêmes choses en même temps et on se soutient ! » (auré)



5. Pour les sensations uniques

Des émotions propres à chacun que l’on ressent pendant la course: plaisir, joie, bonheur, accomplissement, fierté…

«  Pourquoi l'Ironman? Parce que le jour de la course je VIS. Et les autres jours je vis. Tout le reste n'est que littérature » (ironturtle)



«  Je me suis essayé au format IM... et là ... révélation ! Tu as le temps de t'installer dans ta course, tu dois gérer ton effort, ton hydratation, ta nourriture, tes petits bobos. L'ambiance est Top, les gens se parlent, et puis j'ai un super sentiment perso: j'Existe ! tu te sens vivre, ton corps est une super machine bien huilée....et endurante on en prend conscience que sur des moments comme ça .....bref Le Pied ! » (fred)

«  Je ne suis pas spécialement resté bloqué sur IM, je fais ces courses avant tout pour le plaisir, mais aussi, je dois le dire, la fierté de réussir des choses réputées très difficiles. Je considère le sport comme un plaisir avant tout, et même si j'éprouve de la fierté en cas de bon résultat, je ne prône pas la course au résultat » (paki)

«  Pour moi c'est simplement écrire une ligne dans ma mémoire » (éric) 

«  Pourquoi l'Ironman? Parce que le jour de la course je VIS. Et les autres jours je vis. De Nice 2005 au Chtriman 2012 j'ai pris 9 départs d'ironman en un long apprentissage qui a connu sa plénitude à Cozumel en 2011.  En fait l'ironman idéal pour moi n'est pas qu'une course, mais un tout : un voyage, la découverte d'un pays, la rencontre de l'autre, la possibilité de parler anglais ou espagnol, les petits restaurants locaux, la joie de voyager en groupe et enfin, mais seulement comme une cerise sur le gâteau, le bonheur de ce long voyage au fond de soi qu'est la course et l'explosion de joie primitive sur la ligne d'arrivée. 
Recette :        Prévoir une bonne dizaine de jours.
                        Prendre un avion avec des copains.
                        Visiter pendant une semaine sans même penser à la course.
                        Manger, boire, se comporter comme un touriste. Ne pas penser à la course.
                        Rejoindre le lieu de la course.
                        Profiter de l'ambiance, humer l'évènement.
                        Race day = Party day! PLAISIR même dans la souffrance.
                        Se remettre de ses émotions.
                        Prendre l'avion.
                        Préparer l'IM de l'année suivante.
                        What else?    
Pourquoi un Ironman et pas un half? Pour le plaisir d'aller au bout de soi, de vivre un long voyage intérieur, de partager cette ligne avec les spectateurs et d'y retourner - quand j'en ai la force - accueillir les derniers et attendre le feu d'artifice de minuit. Cette finish line me reste au cœur pendant des mois et je n'éprouve pas le besoin de mettre d'autres dossards dans l'année. En sport je n'ai jamais trouvé ailleurs une telle plénitude. » (ironturtle)

Merci à tous pour votre contribution! J'espère que l'article vous a plu. A plouche :-)

         





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