vendredi 8 août 2014

St-Pölten 70.3 2011


Ecrit le mardi 24 mai 2011





Premier triathlon de la saison… ou plutôt premier enchaînement grandeur nature. En effet, le maître mot de mon coach Pierre pour cette journée est « entraînement » : je ne suis pas là pour taper une perf ni m’exploser mais pour tester mon nouveau matériel comme la trifonction, le prolongateur, l’hydratation, l’alimentation etc ; il est encore temps de faire des erreurs et les corriger avant Roth. Donc ne pas s’enflammer et profiter à fond, spéciale dédicace à Pascal « go go go and have fun !!! ».



C’est donc après une série de gardes de nuit épuisantes (ça commence à devenir une habitude) que j’embarque vendredi matin à destination de l’Autriche, mais cette fois plus seule car Sandrine est de la partie pour son tout premier half préparé en secret… c’est drôle je me revois au même stade il y a exactement un an. A noter que j’ai du descendre un demi litre de flotte et un red-bull pour passer la douane, puis qu’on a du piquer un sprint pour attraper l’avion à temps ! A l’aéroport de Vienne une voiture de location nous attend ; c’est encore le moyen le plus pratique pour se rendre à St-Pölten, une petite ville située à environ 1h à l’ouest de la capitale. La première chose que l’on remarque  ce sont la verdure et les paysages bucoliques ; la deuxième c’est le nombre impressionnant d’éoliennes en pleine rotation ce qui signifie du vent et donc ça ne présage rien de facile pour la partie vélo si l’on se le prend de face !


Sur place il suffit de suivre les drapeaux le long de la route pour trouver le départ de la course. L’avantage d’arriver l’avant-veille c’est qu’il y a encore très peu de monde et donc il ne nous faut guère plus de 5min pour récupérer les paquets contenant le dossard, la chip, le bonnet de natation ainsi que le traditionnel sac-à-dos, ce qui nous laisse amplement le temps de parcourir de long en large le village expo telle deux fashion-victims devant des boutiques de Prada, Gucci et D&G mais version triathlon, c’est-à-dire devant les stands de Zoot, Orca, Zerod…Durant la pasta party qui a lieu sous une grande tente appelée le « dôme » on a droit à la rediffusion de la course de l’année dernière, juste ce qu’il faut pour nous booster et mettre un peu la pression. Finalement retour à l’hôtel où je m’écroule comme une souche à 20h, n’ayant pas encore réussi à récupérer de mes nuits en plus de la fatigue de cette longue journée.
  

Samedi matin Sandrine descend prendre le ptit-déj pendant que je préfère dormir encore un peu : près de 12h de sommeil, ça fait un bien fou ! Au programme de la matinée ce sera atelier mécanique vélo, leçon n°1 « comment changer un pneu » car, après avoir constaté la veille plein de fissures sur les pneus au moment où on remontait les vélos, on a préféré jouer la prudence et tout virer pour du neuf. D’ailleurs je soupçonne fortement une de mes sorties dans Saxel le jour où quelqu’un avait eu la bonne idée de recouvrir toute la route de gravillons ! Une bonne heure et trois chambres à air percées plus tard, on enfourche nos montures pour un petit tour d’essai histoire de vérifier que toutes les vitesses passent bien et qu’il n’y a pas d’autre problème. Il est seulement 11h du matin et il fait déjà pas loin de 30°C, ça promet pour le lendemain surtout en càp.  



   
Briefing en anglais à 15h dans le dôme où je rencontre Cyril du Genevatriathlon. En plein milieu des explications une grosse averse s’abat sur la ville, nous contraignant à attendre près d’une heure avant de se calmer et nous permettre de faire le check-in des vélos. Les routes sont détrempées, parsemées de petits cailloux et le parc-à-vélo boueux… on dirait un remake de Copenhague. Et pour couronner le tout je pète ma pompe en voulant gonfler les pneus.
     
Je dépose mes sacs bike et run sur les crochets prévus pour mon n° de dossard 449, qui bien sûr se situe sur la rangée du haut, tandis que je vois un gars mesurant pas loin de 2m accrocher les siens sur le rack du bas… J’en profite également pour repérer le sens du parcours dans l’aire de transition. Puis dernier repas de penne bolognese, c’est bon j’ai fait ma recharge glucidique avec le plein de pâtes et de malto.

La nuit est plutôt calme mais courte avec un lever à 4h. Le réveil est programmé pour 4h30, je n’ai plus le temps de me rendormir et comme je pensais que Sandrine dormait encore j’essaie d’avaler mon gatosport le plus discrètement possible sous ma couverture. La salle à manger de l’hôtel est remplie de triathlètes ; la deuxième part de gatosport passe avec peine, je sais qu’il me reste encore du temps avant le départ mais j’ai l’estomac noué par le stress qui commence à monter.


On arrive au site peu avant 6h. Dernier contrôle du vélo… arrrggghhh la roue arrière est dégonflée !!! Décidément je suis poursuivie par ma hantise des crevaisons, mais heureusement après un ptit coup de pompe à 7 bars ça a l’air de tenir. Je m’assure également que mes deux sacs sont bien à leur place et on se dirige vers le départ de la natation. A peine le temps d’enfiler la combi (euh, elle serrait déjà autant comme ça l’année passée ?!?) et c’est déjà le départ des pros. Cinq minutes plus tard ce sont les gars18-25 puis à 7h15 c’est au tour des féminines. On se souhaite merde avec Sandrine, RDV à la ligne d’arrivée. Je me place à l’avant et me concentre sur la course. C’est la première fois où je ne me demande pas ce que je fais là ; bien sûr que je suis stressée et que j’ai un peu peur mais c’est un stress positif, je me répète que c’est un entraînement et que je dois profiter de la belle journée qui s’annonce.


Le coup de feu est donné : c’est parti, je me prends quelques coups sur les bras et les jambes mais rien de bien méchant. Il faut environ deux à trois cents mètres pour que le peloton s’espace et que pour que je puisse bien poser ma nage : respiration en deux temps et water-polo tous les quatre temps pour visualiser les bouées. Je sens assez rapidement les épaules qui chauffent à cause de la combi et je me dis que je devrais faire plus de plaquettes aux prochains entraînements tout en sachant pertinemment que je ne le ferai pas. La particularité du parcours natation est qu’il se déroule dans deux lacs avec une transition style sortie à l’Australienne d’environ 200m à faire en courant avant de plonger dans le second lac. Je sors quasi en même temps que trois autres filles et resterai avec elles toute la deuxième partie ; les trajectoires sont droites (comparé à Barcelone où j’avais zigzagué comme si j’avais 3°/oo d’alcoolémie dans le sang) et les sensations n’ont jamais été aussi bonnes : 34’ en nageant un peu « en dedans », c’est pas trop mal.

T1 tranquillement sans gros souci et c’est parti pour le vélo, une seule boucle de 90km avec 850mD+. J’avais regardé le profil avec Pierre et avais divisé la course en 5 parties : 1) du plat sur les 20 premiers km, 2) une bosse de 3km avec le premier ravito au sommet, 3) 30km de plat, 4) une bosse de 8km plus ou moins équivalente à Saxel avec le 2è ravito, suivi d’une autre petite montée, et 5) 12km de descente pour retourner au parc.


Sur le début j’en profite pour manger une barre et m’hydrater ; on passe sur l’autoroute complètement fermée à la circulation, c’est juste le luxe, un vrai billard, je m’aventure même à me poser sur le prolongateur et là… c’est le déclic ! Autant lors de mes sorties je n’avais jamais réussi à tenir plus de 2min dessus à cause de la position inconfortable et intenable, autant là je n’ai absolument aucun problème, et j’y resterai sur la quasi-totalité des portions plates ! Le compteur indique plus de 30 de moyenne mais je pense surtout à mouliner en souplesse sans hésiter à rajouter une dent quand la cadence tombe sous les 85. 


Première bosse que je passe tout à gauche, un peu difficile quand même, puis c’est de nouveau parti pour 30 bornes de plat en position aéro… c’est génial ! Arrive la deuxième bosse et là c’est le coup de bambou, la vitesse chute vertigineusement et je me retrouve sous les 10km/h à 40rpm ; je passe tout en force, mais ça n’a rien à voir avec Saxel ou bien je rêve ? Je me fais dépasser par beaucoup de gars et à les entendre souffler, ils semblent aussi être dans le dur, ça rassure un peu. Le temps semble interminable mais finalement j’arrive au sommet, il ne reste plus qu’une dernière petite montée et ensuite c’est que de la descente avec les derniers 10km en moulinant afin d’avoir des jambes correctes à l’entame de la càp : 3h12 sur le vélo.

Rien de particulier à T2 non plus, sauf qu’en mettant ma visière neuve je vois que l’étiquette du prix est encore accrochée dessus. J’en profite pour mettre mes chaussettes de compression pour la 1ère fois sur une course en espérant qu’elles ne me feront pas un syndrome des loges. Etonnamment les sensations sont correctes, je ne veux pas trop regarder la Garmin et donc je cours au feeling. Je teste également avec succès de boire en courant et de ne pas marcher aux ravitos, même si je fous à chaque fois la moitié du verre à côté. Peu après le 4è km je me fais dépasser par Cyril, parti 25min après notre vague, il court à une allure de bolide ! Le parcours longe une petite rivière, une sorte d’aller-retour à faire deux fois ; ces longues lignes droites sont quand même dures pour le mental. Jusqu’à mi-course tout roule et puis c’est le mur : plus de jambes et le souffle coupé par un point sur le côté. La foulée devient rase-motte même si j’essaie de m’appliquer en pensant aux éducatifs que Pierre m’avait montré, mais il fait très chaud et je suis fatiguée. Une petite douleur au niveau du tibia et de la cheville droite apparaît sur la fin, j’ai les boules : je lève donc le pied et décide d’attendre vraiment le dernier km pour accélérer un peu, les jambes répondent, pour boucler le semi en 2h10.


J’ai la tête qui tourne un peu et il me faut bien trois verres de coca bien glacé pour sortir de l’hyperthermie. Puis je me pose contre une barrière pour regarder ceux qui courent encore, tout en m’étirant les quadris et les mollets, et pour voir Krankeli franchir la ligne d’arrivée et devenir une finisher à son tour… yes we did dit !



Au total 6h08, très satisfaite de mon temps et de la course, objectif entraînement réussi. J’aurais probablement pu forcer un peu plus dans chaque discipline mais en contrepartie je l’aurais payé en finissant explosée, ce qui n’était absolument pas le but du jour… je laisse ces réjouissances pour Roth !!!



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