samedi 9 août 2014

Challenge Roth 2014


Ecrit le jeudi 24 juillet 2014





Flashback un an en arrière


22 juillet 2013 : à peine 3 minutes après l’ouverture des inscriptions et c’est déjà sold out… et je fais partie des chanceux ayant réussi à décrocher le sésame pour Roth !!! C’est une course que j’ai toujours voulu faire, et j’y avais ma revanche à prendre après la grosse déception du DNS de 2011 qui m’est restée longtemps en travers de la gorge. J’espère que cette fois ce sera enfin la bonne, d’autant plus que plusieurs amis seront de la partie, trop cool ! J’ai en tête les retours de ceux de mon club qui y étaient en 2011, et tous les CR de mes potes (Irontri, IronturtleOlivier, Dajo etc) et j’ai vraiment hâte d’y être !

Petit retour sur la préparation de cette année qui a été dans la lignée de 2013, c’est-à-dire très chaotique entre les nombreux déplacements à Paris pour le boulot sur mes jours de congé alors que j’aurai pu m’entraîner, ainsi que les douleurs aux jambes. Voici les chiffres depuis le 1er janvier : natation 80km en 33 séances (2.4km/séance) soit -56% par rapport au Texas, c’est juste énorme ! Moins de séance et des séances plus courtes, pas vraiment eu la frite ni le temps cette année pour nager alors que c’est ma discipline de prédilection… En vélo 862km pour 18 séances (47.9km/séance, dont la sortie la plus longue à 85km) soit +26%, même nombre de sorties mais plus longues, même si le kilométrage total reste risible. Marche 203km en 53 séances (3.8km/séance) soit -62.6%, on dirait plus des promenades de mémé qu’un entraînement de triathlon.    
   
                                  

Cers dernières semaines auront été ponctuées par le diagnostic du syndrome des loges, et également par des douleurs aux 2 adducteurs (en plus des habituelles douleurs aux tibias et à l’arrière cheville D qui sont devenues omniprésentes) : à gauche une douleur de type déchirure musculaire qui est apparue sans aucune raison un matin au travail et qui m’a valu 3 semaines de strapping de la cuisse G avant que ça me laisse tranquille quelques jours avant la course. Et aux adducteurs D une sorte de contracture qui s’est empirée les jours avant la course et que j’ai du strapper pour la course ! A n’y rien comprendre… peut-être une grosse part de psychosomatique, mais c’est bien chiant quand même et c’est vraiment pas super pour le moral et la confiance en soi… d’autant plus que je savais que ce serait probablement ma seule chance d’être finisher à Roth cette année car les inscriptions deviennent tellement difficiles et que je n’irais jamais là-bas si j’étais seule, un peu comme dans la chanson Lose yourself d’Eminem : « The moment, you own it, you better never let it go - You only get one shot, do not miss your chance to blow - This opportunity comes once in a lifetime ».



Donnerstag

Après avoir initialement envisagé l’avion et le train, c’est finalement en voiture que je partirai à Roth. Départ à 18h avec Dajo ; Cyril du Genevatriathlon que j’avais rencontré à St-Pölten part également en même temps de Genève avec deux triathlètes de son club. L’itinéraire prévu est une diagonale sur des routes secondaires afin d’éviter les interminables bouchons des autoroutes allemandes. Le trafic est fluide sur les autoroutes suisses : on passe par Berne puis Aarau et Brugg. Tout allait parfaitement bien jusqu’à Koblenz où on devait traverser le pont sur le Rhin pour passer en Allemagne… et là, le 1er d’une longue série de panneaux « Umleitung » qui signifie « déviation » (au moins j’aurai appris un mot en deutsch lol)… Ach du lieber Gott !


On se tape donc un détour vers l’est pour attrapper la douane à Bad Zurzach et revenir sur la bonne route à Tiengen, et encore après un bon bout de chemin et quelques Umleitung entre Wutöshingen et Stühlingen, on arrive enfin à Behla à 22h30 pour une escale. Je suis complètement explosée après cette journée de boulot où je n’ai pas arrêté depuis 7h du mat et avec le voyage, il fait monstre chaud et lourd, mais contente d’être là.



Freitag

Back on the road à 8h30. Le traffic de Behla à Tuttlingen est un peu laborieux avec de nombreux camions à dépasser et on passe notre temps à faire du saute-mouton. Ensuite direction Ulm, Donauwörth et finalement Roth en début d’après-midi, après 10h de route pour environ 700km. Très peu de bouchons au final, le temps perdu aura été dans les Umleitung et les passages dans les villes.


On passe en premier chez Renate et Thomas, nos hôtes pour le week-end, des amis à David qu’il connaît depuis de nombreuses années et qui habitent à Büchenbach, une petite ville à 4km au nord de Roth. Nous sommes accueillis à bras ouverts, ce sont des gens très sympathiques et généreux qui font tout pour nous rendre le séjour agréable. Le temps de décharger les affaires et les vélos et de prendre quartier dans ma nouvelle chambre : au sous-sol donc bien au frais (génial vu la chaleur !) qui donne directement sur la forêt, c’est super beau.


Plein de médailles sont accrochées au mur, ce sont toutes les courses que Thomas a faites (Roth, Penticton, Lake Placid et de nombreux marathons). J’adore leur maison atypique !!! Thomas nous emmène ensuite au village expo pour le retrait des dossards, c’est très bien organisé et en moins d’une minute on récupère nos packs.


On visite ensuite les nombreux stands (j’en profite pour acheter 2 chambres à air) et aussi le stade de la finish line qui est entrain de se monter. Tout est grand, beau, même le soleil est au rendez-vous.


Le soir, on va manger dans un petit restaurant grec à Roth, et on terminera la soirée par une petite balade sur les 2 derniers km du marathon qui descend jusqu’au Market, la « place du village » où a lieu un concert plein-air chaque année l’avant-veille de la course. La place est bondée de monde, ça sent la joie, la bonne humeur, les choppes de bières, avec la chanson « I got a feeling » des Black Eyed Peas à fond la sono : « that tonight gonna be a good night » … de bonne augure pour dimanche !


J’en profite à fond malgré les jambes qui me mettent la misère rien qu’en marchant, mais il faut que j’occulte les douleurs. Le soir je m’endors comme une souche, c’est la nuit où il faut faire le plein de sommeil car demain soir ce sera déjà plus tendu.



Samstag

Lever à 10h30, super j’ai très bien dormi. Il fait très beau et déjà super chaud, assez difficile à croire après les 2 dernières semaines de météo pourrie qu’on a eu à Genève avec la pluie, les orages et les températures à 15°C. Pour dimanche ils annoncent soleil avec quelques nuages, des températures à 34°C (ouch !!!) et peut-être un peu de pluie en toute fin de soirée, ouf ça m’enlève le stress de devoir faire le vélo sous la pluie !


Après un brunch copieux sur la terrasse, Thomas nous conduit à Hilpolstein, à environ 10km à l’est de Roth, où se trouve le parcours natation et T1 pour déposer les vélos. Le parking sur place est dans un grand champ d’herbe ; on doit ensuite marcher un petit bout pour arriver au parc à vélo et rien que ça me fait mal aux jambes, pffff.

 
A l’entrée du parc il y a plusieurs files avec des arbitres qui vérifient notre vélo et notre casque, c’est super efficace et ça va très rapidement. Mon vélo est juste la rangée à côté de celui de David. En sortant on croise Mirinda Carfrae (vainqueur à Hawaii et future vainqueur du lendemain) qui fait la queue comme tout le monde, respect !
                                                           
Quizz: est-ce que c'est Thierry Sourbier d'Onelinetri tout à gauche?
Par contre la sortie du parking est plus laborieuse… un seul point de sortie pour plusieurs files de voitures, qui nous vaudra 1h d’attente sous le soleil de plomb, je suis naze, j’ai chaud, je crève de soif, mais tout le monde prend son mal en patience, et de toute manière don’t worry be happy d’être là ! De retour à la maison c’est pasta party avec des lasagnes végétariennes concoctées par Thomas, un vrai cordon bleu !


On discute de la journée du lendemain, Renate & Thomas élaborent une stratégie pour se positionner à des endroits judicieux pour pouvoir nous encourager en vélo et sur le marathon ; ils veulent même m’accompagner sur la fin du parcours et qu’on se rejoigne tous pour voir le feu d’artifice de clôture ; c’est super sympa mais intérieurement j’ai peur de les décevoir si j’arrive en retard en ne réussissant pas le cut-off et qu’ils loupent le feu à cause de moi, ou encore pire si j’abandonne sur le vélo ou la càp sur douleurs, car là j’ai vraiment de plus en plus mal aux jambes… je ne suis pas sereine, et je me ferai donc un strap de la cuisse D avant de d’aller me coucher un peu la mort dans l’âme et des « butterflies in the stomach ». Deux sms d’encouragements de Turtle à 22h qui me reboostent un peu le moral, puis je m’endors rapidement.





Sonntag 20 Juli : der Wettkampf

Sonnerie du réveil à 4h… ouh, la nuit a été trop trop courte même si j’ai plutôt assez bien dormi. C’est un des moments où je me demande vraiment ce que je fais là, pourquoi je fais ce sport à la noix qui me fait me lever à pas d’heure les dimanches matins alors qu’on se les pèle et qu’il fait encore tout noir ! Faut être maso… Petit-déj de Gatosport qui passe difficilement puis départ à 5h avec Thomas qui nous conduit au départ.


Plein de triathlètes s’affairent auprès de leur vélo ; j’emprunte une pompe à une fille à côté de moi, gonflage à 7 bars en espérant que je ne crèverai pas. J’entends quelqu’un qui m’appelle, c’est Pascal du TriSalève, déjà venu deux fois à Roth et qui cette fois est venu avec son fils Théophile pour son tout 1er triathlon ! ça fait plaisir de rencontrer des gens qu’on « connaît » ! Bref, avec tout ça c’est bientôt l’heure et il fait grand jour maintenant. On se dit merde avec David et je rejoins la berge où je reste un petit moment avec Pascal et Théo jusqu’au départ des pros à 6h30. A 6h40 c’est le départ des meilleures AG puis à 6h45 le tour des féminines, on est environ 500. Je rentre dans l’eau et me place sur la gauche au milieu du canal. J’ai le ventre noué et je me demande encore une fois ce que je fous là… 



Schwimmen im Kanal

Ça tape un peu au départ pendant environ 400m même si je suis quasi tout à gauche. Je sens la puce se relâcher et je me maudis de ne pas l’avoir serrée plus. L’eau du canal est bonne à 21.7°C mais l’eau plutôt brun trouble, je ne vois pas grand chose d’autre que les filles juste autour de moi. Le parcours est un aller-retour : 1500m geradeaus jusqu’au pont, virage à gauche, retour 1900m geradeaus jusqu’à vers l’écluse, re-virage à gauche et environ 300m jusqu’à la sortie. L’aller me paraît interminable mais sur le retour la nage est plus agréable même si j’ai l’impression de ressentir quelques vaguelettes (à cause du vent ?) et que je n’avance pas; j’essaie de poser ma nage en contrôlant la respiration deux-temps pour éviter de me retrouver avec un bide de grenouille rempli d’air sur le vélo !


Il y a une foule de spectateurs le long des berges et sur les ponts, on entend par intermittence des coups de canons annonçant le départ d’une autre vague. Je commence à avoir mal à l’avant-bras gauche comme si un muscle ou un tendon était « bloqué », c’est chiant. Finalement je sors en 1h13, mon plus mauvais chrono égal à Barcelone, mais les sensations sont meilleures car je ne suis pas cuite, et c’est encore acceptable vu le peu d’entraînement nat de cette année. 


La transition est rapide ; sous la tente une bénévole m’aide avec mes affaires. Je prends le temps de croquer dans mon traditionnel Pitch même si je n’ai pas faim à ce moment, et j’essaie de ranger mes affaires dans mon sac pour ne pas me laisser un gros bordel par terre mais la bénévole me dit d’y aller et qu’elle s’en occupe, trop sympa ! Juste à la sortie de la tente des autres bénévoles nous tartinent de crème solaire sur les épaules et les bras. Récupération du vélo, j’aperçois Renate & Thomas juste en face de la sortie du parc et leur fait coucou, et c’est départ ! 




Fahrrad in Bayern

Le début du parcours vélo est très roulant ; on emprunte le pont rempli de supporters pour rejoindre Eckersmühlen où nous attend le fameux Biermeile avec des tables placées le long de la route et des spectateurs qui nous encouragent en sirotant leur bière, et le carrefour où on tourne à gauche pour entamer les 2 boucles. S’ensuit une alternance de montées et descentes douces très roulantes en passant par Heideck et Thalmässig, je ne regrette pas d’avoir monté au dernier moment le prolongateur car je m’éclate dessus ! A un moment sur la route je vois un supporter déguisé en Naopléon ou quelque chose comme ça, avec une perruque et un costume bleu-blanc-rouge et une petite pancarte en français, mythique, j’adore !!!

Thierry Sourbier – Onelinetri ©
David, parti à 7h, me double au 30ème km et je commence à guetter l’arrivée à Greding au 35è km : virage à gauche et BAM, je mets les vitesses tout à gauche pour me retrouver à 6km/h dans la montée du Kalvarienberg, qui porte bien son nom : un passage raide de quelques centaines de mètres qui se prolonge par un faux-plat montant sur encore quelques km, c’est la difficulté du parcours, ça m’explose les jambes, mais ô miracle il y a juste après une grande descente dans la forêt où je peux mouliner et même me mettre en roue libre, c’est l’éclate totale ! Petit coucou à Cyril qui me dépasse au 50ème. Retour ensuite vers Hilpolstein où une petite côtelette annonce l’approche du fameux Solarberg au 70ème km …


Renate & Thomas sont là, toujours à fond les ballons, trop cool, puis virage à droite et de nouveau BAM, une montée noire de monde, des milliers de spectateurs d’abord contenus par des barrières, puis juste au pied de la montée les barrières disparaissent et on est au contact direct de la foule qui crie, qui hurle, qui chante, qui nous encourage, qui nous pousse ; il y a de la musique à fond, des gens déguisés (je me rappelle de 2 gars en combi moulante jaune avec masque style bioman, je m’étais fait la remarque qu’ils devaient crever de chaud), c’est énorme ! Je monte lentement (involontairement lol) et quelques gars arrivent à me dépasser malgré la foule compacte, heureusement car ça m’aurait fait chier de les ralentir s’ils avaient du rester derrière moi !


En haut de la côte je suis explosée, il y a un ravito bienvenu, et heureusement il y a une descente qui suit juste derrière pour retourner à Hilpolstein, où je me retrouve à 62km/h en roue libre (ouais bon ok, juste quelques secondes, mais j’adore !). Je me fais dépasser par le 1er PRO juste sur le pont après T1, retour à Eckersmühlen que je passe en 3h30 et c’est reparti pour la seconde boucle. A ce moment-là je m’étais dit que ça aurait été pas mal si ça avait été un half, car j’étais pas encore trop entamée, mais le manque d’entraînement a commencé à se faire sentir et j’ai complètement subi le second tour. Le soleil est bien haut dans le ciel, les nuages sont très épars et pas assez grands pour faire de l’ombre donc on pédale sous le cagnard, bien qu’il y ait quelques parties ombragées mais pas tant que ça. Les paysages sont très beaux, je me fais beaucoup moins dépasser qu’avant, normal il ne reste plus grand monde derrière.


J’ai des tensions aux trapèzes et de temps en temps les tibias qui tirent un peu quand j’ai un trop « gros braquet » (tout est relatif quand on sait que j’ai un triple plateau) mais ça s’arrange quand je diminue les vitesses et j’essaie donc de garder une cadence de pédalage à plus de 90rpm, sauf dans les côtes. Peu avant Greding j’entends un « Hop Suisse » avec un accent francophone (pas l’accent Switzerdütsch en tout cas lol) et je vois que c’est Alex, un des amis et du même club que Cyril. Sympa, j’ai eu plusieurs fois des « Hop Schwitz » de la part de triathlètes suisses hé hé.


A l’approche de Greding j’en ai déjà plus que marre du vélo et ne rêve que de la belle descente dans la forêt, mais avant il y a la montée et je me demande vraiment comment je vais réussir à la gravir. J’essaie de me remémorer le récit de Turtle où il disait qu’il avait monté à pied en poussant son vélo, mais je ne savais plus si c’était à Roth ou à Klag… Bref je me suis dit que c’était une alternative envisageable, mais finalement c’est passé, dans la douleur certes et sous le cagnard sans un pet d’ombre, mais c’est passé. Dernière difficulté avec le Solarberg car une fois franchi il ne reste que de la descente et du plat (ou presque), Pascal me dépasse peu avant et on discute un petit peu, je constate que je ne suis pas la seule à souffrir de la chaleur !


2ème Solarberg avec beaucoup moins de monde, je préfère car c’est moins oppressant et je peux monter à mon rythme sans gêner les autres, j’ai les jambes HS.  Retour sur Eckersmühlen où cette fois on prend à droite pour retourner à Roth, avec des portions vent pleine poire qui font mal, c’est dur dur mais la délivrance en apercevant la T2 plus tôt que je ne le pensais ! Vélo en 7h28, je suis contente car ça fait environ 20min de moins par rapport aux tris de l’année passée, sur un parcours avec 1400m de dénivelé que je redoutais tant! Mais au final c’était roulant sur un revêtement de billard, on peut bien rattraper du temps dans les descentes ultra-rapides et je pense que c’est un parcours où je pourrais vraiment m’éclater si j’étais bien entraînée. Du coup vraiment un sentiment positif même si je suis cuite.

T2 aussi bien que la 1ère avec une bénévole sympa qui m’aide avec les affaires. Morse dans le pitch, je récupère mon ipod et ma bouteille d’eau et c’est parti pour le marathon.



Spaziergang am Rand des Kanal

A la sortie du parc, la foule nous encourage ; je suis la seule à marcher et ça doit sûrement leur paraître incongru mais ce n’est pas grave, je m’isole dans ma bulle avec la musique et je reste patiente : la longue balade ne fait que commencer. Il y a quelques km pour rejoindre le canal, avec une belle descente suivie d’une montée mais en marchant ça passe bien. Les jambes sont fatiguées mais pas de douleurs pour le moment contrairement à B2B où j’avais eu mal au tibial antérieur dès les premiers pas.


Plein de petites pancartes d’encouragement sont plantées le long du chemin, c’est sympa et on peut en lire dans plein de langues. Au croisement à l’entrée du canal « an der Lände » se trouvent Renate & Thomas, je lui demande l’heure : 16h05. On tourne à gauche et on se retrouve sur un petit chemin qui longe le canal pendant 5km jusqu’à l’écluse qui traverse le canal et nous amène dans le village de Schwand. Il y a beaucoup de triathlète sur l’aller comme au retour, les ravitos sont disposés tous les 2km et sont bien fournis, avec de nombreux bénévoles fantastiques.


Le parcours est ombragé grâce aux arbres tout le long et il y a un petit vent, juste parfait. Théo me dépasse au 6ème km, il court bien et n’a pas l’air trop entamé. Peu après Cyril qui revient en sens inverse me fait coucou, puis je vois pas loin derrière Alex, et juste au niveau de l’écluse Pascal avec qui j’échange quelques mots ; j’adore croiser des potes sur le parcours. Le passage dans Schwand sous le soleil est étouffant, il n’y a pas un pet d’ombre et de vent, on doit aller chercher 2 demi-tours avec pointage et là je croise Yann de Liberty Bikes. En rejoignant le canal le ciel se couvre ; on aperçoit et entend au loin les orages avec des éclairs et il commence à pleuviner au km 17 pendant une heure : une très légère pluie parfaite pour nous rafraîchir et sans tremper les chaussures ! Dans le sens du retour, je vois tous ceux qui sont encore derrière moi, dont un triathlète amputé des 2 jambes avec des prothèses en carbone, total respect. Et aussi Sister Madonna, une sœur américaine de 83 ans qui a fait Hawaii, énorme respect également !


En arrivant à « an der Lände » je retrouve notre duo de supporters, Thomas marche un peu avec moi puis je continue le long du canal dans le sens opposé pendant un peu moins de 5km jusqu’à Haimpfarrich où on rentre dans une petite forêt avec un peu de dénivelé. Le parcours n’est pas plat, ça fait depuis le 8ème km que je ressens par intermittence des douleurs au tibial antérieur D que j’arrive à faire disparaître temporairement en posant le pied différemment par terre ou à occulter en me concentrant sur la musique.


Je m’étais concocté une petite playlist avec des chansons bien boostantes notamment avec Eminem, les Black Eyed Peas, Rihanna, One Republic, Imagine Dragons, mais aussi des variétés françaises des années 80 comme « Le chanteur » de Daniel Balavoine (« et partout dans la rue, j’veux qu’on parle de moi, que les filles soient nues, qu’elles se jettent sur moi, qu’elles m’admirent qu’elles me tuent, qu’elles s’arrachent ma vertuuuuuuuuu !!!! ») ou « On va s’aimer » de Gilbert Montagné, j’adore cette petite french touch quand je fais des courses à l’étranger, ça me rappelle « chez moi » lol.  Et aussi quelques conneries de mon enfance style Olive et Tom, Goldorak et Capitaine Flame ha ha ha.


Dans la forêt je recroise Théo et en sortant de nouveau Renate & Thomas ! Je ne sais pas par où ils sont passés avec leurs vélos mais en tout cas ils connaissent par cœur le parcours et savent parfaitement où se positionner ! On traverse Eckersmühlen pour chercher un demi-tour au 29ème km où je recroise Yann : petit moment philisophique « Tain j’en ai ras le cul… » - « ouais, moi aussi ! » lol. En sortant de la forêt il ne reste plus que 10 bornes dont 5 sur le canal ; je vois le pont au loin, il fait frais et il reste très peu de monde sur le parcours, tout est calme, j’adore ces moments. Le sol en terre est parsemé de grosses flaques d’eau, j’arrive (je ne sais comment) à me salir les jambes avec plein de terre et me chopper pleins de gravillons dans les chaussures qui me donnent des cloques.


Quand j’atteins « an der Lände » Thomas & Renate m’attendent pour terminer la fin du marathon avec moi sur leur vélo ; il ne reste plus qu'environ 6 bornes pour rejoindre Roth, il fait frais et la nuit tombe, je sais que je vais finir, je profite à fond de ces derniers moments en leur compagnie et on discute de tout et de rien. En bas de la montée à l’entrée de Roth il y a David qui nous attend, il prend le vélo de Thomas pour m’accompagner sur la dernière boucle tandis que le duo file au stade d’arrivée pour se placer dans les gradins et voir le feu d’artifice. On discute de la course avec David qui a terminé en 10h10 (juste un chrono énorme !) mais qui est plutôt déçu et mitigé ; on évoque la monstre chaleur, l’ambiance, le parcours (« ah bon, il y avait une descente dans Hilpolstein ? » lol).


Au Market, Yann me dépasse en courant, on se félicite pour la finish, puis je discute avec un gars très sympa en trifonction rouge et blanche qui parlait français avec un petit accent (belge ?). On passe devant le restau grec et j’entends la clameur du public dans le stade qui augmente au fur et à mesure. Je demande l’heure à David qui me dit que je vais finir vers 22h15… QUOI ?!? C’est vrai que je n’ai pas regardé une seule fois la Garmin sur la càp et le seul point de repère était à 16h05 à l’entrée du canal. J’y crois pas, j’ai du mal à faire le calcul mental de mon temps càp, moi qui espérais secrètement dans l’option la plus optimiste arriver pour le cut-off de 22h50, j’ai de la peine à croire que je vais finir autant avant ! J’en déduis avoir marché à plus de 6km/h (6h42 au final), encore mieux que B2B, malgré le peu d’entraînement. Je suis sûre que la musique y est pour beaucoup et m’a boosté en donnant un bon tempo. Et ça signifie donc que j’arriverai à temps pour le feu d’artifice, youhou !


Je foule le tapis qui annonce les derniers mètres, un gars me crie « run, it’s the finish, run now ! » et je me mets à trottiner quand je passe sous l’arche pour rentrer dans le stade : l’ambiance est énorme et « rouge », les gradins sont bondés de monde, 2 speakers sont à donf, un des deux me parle en français et je lui tape dans la main ; au dernier virage je vois le Napoléon bleu-blanc-rouge qui danse et je lui tape dans la main aussi, finish line en 15h30 avec Dirk Bockel qui me remet la médaille, Mirinda Carfrae à deux pas plus loin. Magique !!!!!!


Je retrouve David dans la zone ravito le temps de récupérer mon sac et de chopper un peu de bouffe, puis on va se poser dans le stade mais sans réussir à rejoindre nos hôtes car les gradins sont archi pleins et impossible d’y monter. On assiste au début du spectacle de clôture, ambiance du tonnerre ! Puis on file chercher nos vélos et sacs à T2 en apercevant le feu d’artifice depuis la route, où il reste encore des triathlètes entrain de terminer. 


On retrouve Renate & Thomas à la voiture pour rentrer à la maison ; il commence à pleuvoir et ça sent la fin de cette magnifique journée. Les jambes sont lourdes, les muscles tout courbaturés, la peau à vif à certains endroits, les pieds pleins de cloques (je pense que c’est ça le pire !) mais ce n’est rien comparé au bonheur d’être à nouveau finisher et surtout d’une si belle course ! J’avais tellement peur de ne pas faire le cut-off ou pire, d’être DNF… Et cette finish a une saveur particulière, je l’ai eu ma revanche de 2011 ! Bravo à tous mes potes, tous finishers et le TriSalève bien représenté ! J’en garde un super bon souvenir !!! Milles merci à tous ceux du Salon d'OT pour leurs encouragements et leurs ondes positives, je vous kiffe, vous êtes géniaux!


Le lendemain on fait un petit tour au village pour le breakfast avant de reprendre la route pour la Suisse. Les participants de cette année pouvaient obtenir un code pour se réinscrire pour 2015 et à 9h30 il y avait déjà une très longue file d’attente devant les guichets. Les inscriptions vont encore partir en quelques minutes, c’est juste impressionnant la renommée de Roth mais cette course le vaut largement !



Un dernier petit mot pour nos hôtes Renate & Thomas. Je ne sais comment les remercier pour tout ce qu’ils ont fait pour nous pendant ce week-end. Merci pour leur accueil, leur gentillesse, leur simplicité, leur esprit sportif, leurs encouragements et leur soutien durant toute la course… une sacrée iron-team de choc, vielen Dank et à très bientôt j’espère !!!!


Ein letztes kleines Wort für unsere Gastgeber Renate und Thomas. Ich weiß nicht, wie Ihr alles zu danken, was Sie für uns während dieses Wochenendes machten. Danke für Ihren Empfang, Ihre Hilfe, Ihre Liebenswürdigkeit, Ihre Ermutigungen und Ihre Unterstützung während des ganzen Ironman. Sie sind das beste iron-team, vielen Dank und hoffentlich auf Wiedersehen !!!!!!!





2 commentaires:

  1. quel récit magnifique. Tu minspires vraiment. C'est pour ça que je ne manque jamais de venir sur ton blogue. Je ne dois pas être le seul. Amités. David.

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    1. merci David! comment vas-tu? et tes blessures... c'est du passé? tu comptes faire une course en cette fin d'année?

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