Patience, patience...

Ecrit le dimanche 17 juillet 2011

Quelques nouvelles mi-figue mi-raisin de ces derniers jours. Tout d’abord je n’ai finalement pas pu me rendre à Roth car malgré 3 semaines d’arrêt total de càp et de vélo le genou n’était pas encore remis de la chute, donc pas possible de pédaler. Par ailleurs, j’ai bêtement voulu compenser l’inactivité dans ces deux disciplines en augmentant les séances de natation, compensation trop brusque qui m’a valu des douleurs aux épaules, de mauvaise augure pour nager à Roth. De plus, dans l’attente d’un IRM de la cheville et avec la consigne de décharge maximale de la jambe recommandée par mon médecin du sport, je me voyais mal faire le déplacement car sur place il aurait tout de même fallu que je sois debout et que je marche un minimum ne serait-ce que pour les simples trajets.

Après en avoir discuté avec mon coach, j’ai pris (ou plutôt, soyons francs, il m’a fait prendre) conscience qu’un arrêt total de sport au moins pour quelques jours était nécessaire et même indispensable dans l’état où j’étais, autant au niveau physique pour que le corps puisse se reposer ainsi qu’au niveau psychologique… déconnecter totalement.

Sur ce dernier aspect ça n’a pas été évident du tout. J’ai l’impression qu’il y a un « avant et un après le 18 juin ». C’est à partir de ce jour que tous les déboires se sont accumulés (je ne peux pas dire ont commencé car même si les douleurs de la cheville ne sont plus les même qu’au départ, ça fait tout de même plus de 8 mois que je traîne ces problèmes de périostite et tendinite). Les jours les plus difficiles ont été ceux qui ont précédé Roth : au lieu d’être en pleine phase d’affûtage, de préparation et de réjouissance, au lieu d’être en Allemagne en train de découvrir le village expo, d’être dans l’ambiance de folie et de stresser en compagnie des 13 autres du club avec qui j’étais censée courir, je me suis retrouvée seule à la maison cantonnée sur ma chaise toute la journée avec la jambe droite quasi 24/24h dans de la glace, totalement déprimant. Tout au long du 10 juillet j’ai suivi mes amis sur le tracking live en me réjouissant pour eux à chaque fois que je les voyais passer un check-point ; même à distance et via internet j’ai stressé pour eux !  Tout en regrettant bien sûr de ne pouvoir partager tout cela avec eux… 

Bref, maintenant que cette journée est derrière, les idées sont un peu plus claires dans ma tête et non plus entièrement focalisées dessus. J’ai passé l’IRM de la cheville et j’ai revu mon médecin du sport cette semaine. Au final, sur les images on ne voit pas de lésion osseuse, tendineuse ni musculaire. Des éventuelles lésions de cartilages seraient mieux visibles sur un arthro-Scan mais en tout cas il n’y a pas de répercussion au niveau des os sous-jacents. Par contre il existe bien un épanchement, d’ailleurs on levoit à l’œil nu. La cheville n’est pas rouge ni chaude, pas de signe d’infection, juste enflée et principalement au niveau de la malléole externe. Une des théories possibles concernant l’épanchement c’est que lorsqu’une personne court (même si c’est sur de petites distances) il se produit des micro-ischémies au niveau du cartilage puis une inflammation et donc un épanchement ; ces micro-ischémies peuvent ensuite durer plusieurs jours après l’arrêt de la càp et entretenir l’inflammation. L’idée serait de ponctionner le liquide et de l’analyser pour en connaître l’étiologie mais ce n’est pas un geste anodin (les risques d’infections sont bien là, notamment les arthrites septiques que je côtoie régulièrement au bloc ; je sais jusqu’à quelle gravité cela peut malheureusement aller). Vu que ma saison 2011 est « foutue » et que je n’ai donc plus aucun projet ni objectif à court et moyen terme, on a décidé de se laisser du temps, voir comment ça évoluerait avec du repos. C’est donc interdiction de càp, reprise à tout petit volume du vélo (30min à maximum 1h, et pas tous les jours) et natation pour autant que mes épaules le permettront. Avec tout ça je le revois dans 5 semaines pour faire le point.

Donc sur ces deux dernières semaines, aucune activité mis à part une petite demi-heure de gainage chaque jour, il faut bien essayer de maintenir au moins ça. C’est difficile aussi au niveau de l’alimentation, quand on est contraint de passer d’une quinzaine d’heures de sport à zéro par semaine, la dépense énergétique n’est plus du tout la même mais l’appétit oui malheureusement. La proximité du frigo n’aidant franchement pas, j’essaie de limiter les dégâts mais je sens bien que je perds du muscle et prends de la graisse, dur dur…

Vu que je n’ai rien d’autre à faire que de prendre mon mal en patience et attendre, je tente quelques expériences avec des méthodes auxquelles je ne crois absolument pas en temps normal mais qui, à défaut d’aider, ne peuvent pas faire de mal. Phytothérapie avec de la spiruline, cataplasmes d’argile verte, réflexologie… Et quelques séances de massage chez Jérôme pour essayer d’évacuer les tensions que je concentre particulièrement dans le dos et les épaules (plusieurs personnes me l’ont dit), le stress psychologique des dernières semaines n’ayant vraiment pas aidé sur ce point, qui je suis sûre me seront bénéfiques et m’aideront à me relaxer un peu.

Sinon pour le moment c'est... patience, patience...