samedi 9 août 2014

Au creux de la vague



Ecrit le jeudi 23 juin 2011



Roth J-17 et je n’ai jamais eu autant de doute sur ma capacité à pouvoir terminer cette course qu’aujourd’hui… Ma préparation, déjà bien en retard en ce qui concerne la course à pied, est à présent complètement hypothéquée. Malgré les séances de physio les douleurs récurrentes à la cheville droite, jamais constantes et touchant tour à tour le tibia, le tendon d’Achille, les malléoles etc. ont empêché toute séance de qualité sur piste et réduit les sorties longues à un nombre ridicule. La douleur à l’actualité en ce moment touche le tendon d’Achille et bloque totalement la cheville, ce qui m’empêche de dérouler le pied et tout simplement de marcher normalement sans boiter. Cela fait près de deux semaines que je n’ai plus couru, et la reprise ne semble pas être pour si tôt; de toute manière il est trop tard pour faire du volume ou de l’intensité, reste juste à laisser au repos et espérer que cela s’améliore un peu d’ici deux semaines.


Le moral n’est pas au rendez-vous non plus. De tristes évènements récents m’ont embrouillé l’esprit et fait perdre ma concentration ces derniers jours… Un moment d’inattention lors d’une sortie vélo avec quelques gars du club ce dimanche s’est soldé en une chute qui à priori ne semblait pas grave, seulement quelques hématomes et une contusion au genou droit.  Quelle n’a pas été ma surprise lorsque mon médecin du sport, que j’étais allée consulter aujourd’hui pour la cheville, m’annonce qu’en fait il s’agit d’un épanchement intra-articulaire post-traumatique possiblement hémorragique, ce qui signifie AINS, glaçage et interdit toute course à pied le temps que cela se résorbe. Le vélo n’est pas à proscrire mais mieux vaut mettre l’articulation au repos.

Je suis constamment entrain de revoir mes objectifs à la baisse. Ce qui au départ devait être dans un scénario idéal « « améliorer mon temps de Copenhague s’est transformé en « terminer en bon état », puis passé à… « alterner course et marche sur le marathon », à … « marche sur tout le marathon », à … «nager et rouler puis bâcher la càp », à… « nager tout court »…

J’ai énormément de mal à me résoudre de ne pas faire la course en entier, un DNF m’est inconcevable. Je le ressentirai comme un échec tellement je me suis investie dans la préparation. Sept mois à nager, rouler, courir Roth… sept mois à se préparer, récupérer, manger, dormir Roth… sept mois à vivre Roth… Bien des gens vont dire que j’ai tout le temps, que je suis jeune, qu’il y aura encore plein de courses dans l’avenir ; ça je le sais bien, mais se rendent-ils seulement compte ce que cela veut dire de voir un investissement de sept mois se réduire à néant si près du but… non, ils ne peuvent pas se rendre compte.



Ce matin encore je ne voulais plus faire ce triathlon, je n’avais même plus la tête à prendre part au voyage. Mais après avoir discuté avec un de mes potes de club qui fera aussi Roth l’envie est revenue et je lui en suis très reconnaissante.

Je sais ce qui serait raisonnable : attendre que mes blessures guérissent totalement pour pouvoir repartir sur de nouvelles bases, ne pas risquer d’aggraver mes maux, d’empirer les choses… mais pour l’instant c’est la triathlète qui prend le pas sur le médecin, le cœur qui prend le pas sur le cerveau : je ne veux pas abandonner pendant la course, je veux terminer Roth même si cela signifie me battre dans douleur durant des heures et des heures… je ne suis pas raisonnable, je ne veux pas être raisonnable… 




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